Rodrigo Rato, l'ancien patron de Bankia, en octobre 2014. / AFP/DANI POZO

Il est devenu le symbole de la corruption qui prévalut au sein des anciennes caisses d’épargne espagnoles, au cœur de la crise bancaire dans le pays, en 2011. L’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) Rodrigo Rato sera jugé pour avoir falsifié les comptes et escroqué les investisseurs lors de l’entrée en Bourse de la banque espagnole Bankia, en 2011, a annoncé vendredi 17 novembre un tribunal espagnol.

M. Rato, à la tête de la banque à l’époque des faits, sera jugé avec une trentaine d’autres anciens responsables de Bankia, qui s’était effondrée après son entrée en Bourse catastrophique, obligeant l’Etat à la nationaliser pour la sauver.

Le parquet anticorruption espagnol a requis en juin cinq ans de prison contre M. Rato, au motif que l’ancien président de la banque et trois autres anciens dirigeants étaient « spécialement responsables du fait que des informations essentielles sur la véritable situation patrimoniale de Bankia avaient été soustraites au moment de son introduction en Bourse ».

  • L’affaire

Bankia, créée par la fusion de sept caisses d’épargne en juillet 2011, avait été introduite en Bourse en grande pompe par Rodrigo Rato, ex-directeur du Fonds monétaire international (2004-2007) et ancien ministre conservateur de l’économie (1996-2004).

Dans l’année qui suivit, les comptes de Bankia s’avérèrent catastrophiques et son cours en Bourse chuta de plus de 80 %, ruinant des dizaines de milliers de petits actionnaires.

L’affaire, alliée aux conséquences de la crise économique, avait précipité un sauvetage du secteur bancaire espagnol, effectué grâce à un prêt européen de plus de 41 milliards d’euros, dont 22 milliards pour renflouer la seule Bankia.

  • Précédente condamnation

En tant qu’ancien président de Bankia, Rodrigo Rato a déjà été condamné en février à quatre ans et demi de prison pour l’émission de cartes bancaires occultes qui permettaient à leurs titulaires, notamment des dirigeants de la banque, de dépenser sans compter et sans déclarer ces revenus additionnels. Il est libre dans l’attente de son procès en appel.