Emmanuel Macron a été interrogé à l’issue d’un sommet de l’UE à Göteborg, vendredi 17 novembre, à propos de la tribune de 2 000 musiciennes suédoises dénonçant des harcèlements et des viols dans le milieu de la musique. / LUDOVIC MARIN / AFP

Alors que le sujet du harcèlement sexuel s’inscrit durablement dans le débat public, le président français est resté discret, avant de finalement s’exprimer depuis l’étranger, vendredi 17 novembre. Les cas de harcèlement sexuel à grande échelle, révélés publiquement sur les réseaux sociaux, sont « une honte », a déclaré Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a ajouté qu’il ne fallait pas que ces dénonciations publiques remplacent la justice.

La Suède « n’a pas l’exclusivité, nous avons la même situation et la même honte », a déclaré le président français, interrogé à propos de la tribune de 2 000 musiciennes suédoises dénonçant des harcèlements et des viols dans le milieu de la musique, à l’issue d’un sommet de l’UE à Göteborg.

« Il y a un an, quand j’ai lancé mon mouvement, nous avons fait des sondages, et le problème du harcèlement sexuel des femmes figurait parmi les premiers sujets de préoccupations des gens […]. Et c’est pour cela que j’ai décidé de faire de l’égalité hommes-femmes une priorité de mon mandat. »

« Nous devons changer »

« Cette violence sexuelle, cachée, par tant de gens, c’est insupportable. Nous devons changer. Calmer ces pulsions qu’ont certains hommes de dominer les autres, cette violence sexuelle, cette violence sociale. Nous devons éduquer, c’est capital », a insisté le chef de l’Etat français au cours d’une conférence de presse conjointe avec le premier ministre suédois, Stefan Löfven.

« Nous devons avoir ce débat public, mais en même temps il ne faut pas qu’il remplace la justice », a-t-il toutefois mis en garde. « Le débat public ne doit pas être celui qui juge les cas particuliers, car parfois c’est vrai, mais parfois non, c’est toujours compliqué. Allez à la police, portez plainte, protégez-vous. Mais nous devons orienter les cas particuliers vers la justice. Les coupables doivent être punis, pas juste blâmés », selon M. Macron.

De son côté, le premier ministre suédois s’est dit « horrifié » par la pétition des musiciennes. « Nous devons avoir un sérieux débat dans notre société. C’est une honte. Personne ne pouvait imaginer l’échelle du problème. Il faut agir dans les écoles, pour que les jeunes hommes comprennent ce que signifie être un homme. Un homme n’agresse pas les femmes. Un homme respecte les femmes », a-t-il dit.