Shane Sutton, l’ancien entraîneur de l’équipe cycliste professionnelle Sky et de l’équipe britannique de cyclisme, a reconnu que certains médicaments nécessitant une autorisation à usage thérapeutique avaient pu être utilisés pour améliorer les performances.

« Si vous avez un athlète qui est à 95 % de son meilleur niveau et que pour aller chercher les 5 % qui lui manquent en raison d’une blessure ou d’un petit souci handicapant, il faut demander une autorisation d’usage thérapeutique (AUT), alors oui bien sûr, dans ce cas, vous le faites », a déclaré Sutton à la BBC dans le cadre d’un documentaire qui sera diffusé dimanche 19 novembre.

« Le règlement nous permet de le faire »

Une partie de la stratégie mise en place au sein de l’équipe Sky, explique-t-il, reposait sur la capacité à obtenir « des améliorations à la marge » au niveau individuel, pour qu’une fois rassemblées au sein du collectif, ces petits gains permettent d’améliorer la performance globale. « Est-ce que ces améliorations peuvent passer par l’obtention d’une AUT ? Oui, parce que le règlement nous permet de le faire », a déclaré M. Sutton.

« Vous êtes dans un business où il faut être capable de donner le meilleur de soi-même face à ses adversaires. Le but à la fin de la journée, c’est de les écraser. Mais il ne faut pas franchir la ligne rouge, et nous ne l’avons jamais fait. »

Shane Sutton entraîne désormais l’équipe chinoise de cyclisme sur piste après avoir quitté ses responsabilités en Angleterre, sur fond d’allégations de discrimination et de harcèlement.

Nouveau scandale dans le cyclisme britannique

Ces déclarations interviennent quelques jours après l’abandon des charges contre la Fédération britannique de cyclisme et l’équipe Sky, mise en cause par l’Agence antidopage britannique (UKAD). Les charges ont été abandonnées en raison d’un manque de preuves.

Les autorités cherchaient notamment à faire la lumière sur le contenu du colis reçu par la star du cyclisme britannique, Bradley Wiggins, alors chez Sky, en juin 2011 en France lors du Critérium du Dauphiné.

« Aucune plainte antidopage ne sera déposée concernant le colis suite à cette enquête, et toutes les parties intéressées en ont été informées. Cela restera le cas à moins que de nouvelles preuves matérielles ne soient révélées. L’enquête a été particulièrement difficile compte tenu du manque de dossiers médicaux contemporains, » a expliqué l’UKAD dans un communiqué.

Le responsable de son équipe, Dave Brailsford, avait affirmé que le vainqueur du Tour de France 2012 avait reçu dans ce colis un fluidifiant bronchique, pourtant disponible en pharmacie sans ordonnance en France.

Le coureur britannique, qui a pris sa retraite en 2016, était soupçonné d’avoir en réalité eu accès à du triamcinolone, un corticoïde réglementé nécessitant une autorisation à usage thérapeutique.

Une fuite avait ensuite révélé que Wiggins avait bénéficié d’une AUT pour le triamcinolone, en raison de son asthme, avant trois courses majeures.