A Paris, le 21 mars, lors d’une conférence de presse d’Altice. / ERIC PIERMONT / AFP

Altice a voulu offrir un répit aux investisseurs, lundi 20 novembre. Après la chute sans fin de ces derniers jours, le titre regagnait, un peu avant 12 heures, 13,86 %, à Amsterdam, à 9,22 euros. A l’origine de ce regain, la mise au point faite par le groupe de médias et de télécoms dans la nuit de dimanche à lundi. Depuis le début de la dégringolade de l’action Altice, le 2 novembre, les salles de marchés bruissaient de rumeurs. Le groupe allait-il procéder à une augmentation de capital, pour restaurer l’équilibre entre une dette d’environ 50 milliards d’euros et une capitalisation tombée à 11 milliards d’euros ? Non, a tenu à démentir officiellement Altice. L’entreprise n’a pas l’intention de « mener une telle action ».

Par ailleurs, contrairement aux rumeurs, Altice a officiellement précisé que sa dette n’était pas dépendante de « covenants », autrement dit d’engagements pris auprès des banques. Selon ce principe, lorsque le titre baisse trop, le débiteur est tenu d’anticiper les remboursements. Autre possibilité, les créanciers peuvent convertir leur dette en titres, prenant alors le pouvoir dans l’entreprise.

Désendettement, fin de la politique d’acquisitions

Next, la holding personnelle de Patrick Drahi, qui possède 60 % du capital d’Altice, n’est pas non plus tributaire d’engagements. L’homme d’affaires n’a donc pas cédé d’actions. En novembre 2015, à la suite d’un précédent plongeon boursier d’Altice, le milliardaire avait dû céder 7,5 % de son capital pour faire face aux appels de marge de ses banques. Il avait en effet, dans le passé, emprunté des fonds pour racheter des titres à des actionnaires minoritaires et à des manageurs, et avait garanti cette dette personnelle grâce à ces titres. Mais, depuis, la situation s’est assainie, et l’homme d’affaires n’est plus dépendant de ce genre d’engagements.

Enfin, Altice a répété se concentrer désormais sur le désendettement de son groupe, et a réaffirmé qu’il avait mis un terme à sa politique d’acquisitions. En France, il a reporté notamment le changement de marque, qui se serait traduit par la disparition de SFR au profit d’Altice, et va céder des tours télécoms. Une mise au point qui s’impose face à l’ambiguïté de Patrick Drahi. Quand le management affirmait aux investisseurs qu’aucun projet d’achat n’était dans les tuyaux, lui faisait part de sa volonté de se renforcer aux Etats-Unis. En août, des rumeurs portant sur un projet de reprise du câblo-opérateur américain Charter avaient surgi. Une opération à 120 milliards de dollars (102 milliards d’euros).