Patrick Drahi, le 21 mars 2017. / ERIC PIERMONT / AFP

« Tant qu’on n’a pas vendu, on n’a pas perdu. » Ces derniers jours, Patrick Drahi a dû se répéter en boucle le vieil adage boursier. Le fondateur d’Altice est le premier perdant virtuel de la déconfiture de son titre en Bourse. En un mois, la fortune du milliardaire, dont le holding personnel, Next, possède 60 % du capital d’Altice, a perdu la moitié de sa valeur pour tomber à 8,2 milliards d’euros, lundi 20 novembre. En juin, lorsque l’action était au plus haut, la participation de Patrick Drahi atteignait encore 21 milliards d’euros, soit 13 milliards d’euros de plus !

L’homme d’affaires rêve-t-il la nuit de ce yoyo boursier ? L’entrepreneur s’est en tout cas montré agacé devant les syndicalistes qu’il a rencontrés pendant une heure et demie la semaine dernière au siège de SFR, au moment où l’un d’entre eux pointait la chute continue du cours de Bourse. « Je suis encore là pour très longtemps », leur a expliqué en substance le magnat des télécoms, âgé de 54 ans.

Patrick Drahi n’a pas cédé d’actions

En attendant, le milliardaire a redonné, lundi 20 novembre, un peu de courage aux investisseurs. L’action, qui a bondi jusqu’à 13,9 % en séance, a terminé sur une note positive, avec un gain de 5,2 % à 8,5 euros à la clôture. La mise au point faite par le groupe de médias et de télécoms dans la nuit de dimanche à lundi a commencé à faire effet. Le groupe a indiqué qu’aucune augmentation de capital n’était en préparation. Les marchés craignaient en effet que le groupe ne souhaite restaurer l’équilibre entre une dette d’environ 50 milliards d’euros et une capitalisation tombée à 11 milliards d’euros.

Par ailleurs, Altice a officiellement précisé que sa dette n’était pas soumise à des « covenants », ces engagements particuliers qui obligent à anticiper des remboursements, ou qui donnent le pouvoir aux créanciers, en cas de forte chute d’un titre en Bourse.

Enfin, surtout, Patrick Drahi n’a pas cédé d’actions. C’est pourtant ce qu’il avait fait en novembre 2015, lorsqu’il avait vendu 7,5 % de son capital pour rembourser des dettes personnelles qu’il avait contractées par le passé pour racheter des titres. Depuis, l’homme d’affaires a assaini sa situation personnelle, et reste moins tributaire d’une tempête boursière.