C’est un sujet de conversation qui revient à chaque automne : les bugs qui accompagnent immanquablement la sortie de la nouvelle version d’iOS, le logiciel central des iPhones et iPads d’Apple. Cette année, ces soucis ne semblent guère plus prégnants que d’habitude : les recherches sur Google n’ont pas augmenté notablement. Mais Apple gère la crise moins efficacement que d’habitude.

Dans la foulée de la sortie d’iOS 11, Apple a publié six mises à jour destinées à corriger ces erreurs. Quasiment aucune nouvelle fonction n’apparaît dans ces six correctifs. Le record de 2013 est donc battu à plate couture. A l’époque, q

uatre correctifs avaient suivi la sortie d’iOS 7.

  • Pénibles mises à jour

Ces correctifs coûtent beaucoup de temps aux utilisateurs d’iPhones. A chaque nouvelle version, les plus méticuleux lancent immédiatement la mise à jour. Ils attendent de longues minutes que le téléchargement se termine, puis patientent pendant l’installation et le rallumage du téléphone. Il leur faut enfin entrer leur code et leur code PIN.

Les anciens combattants d’Apple, fidèles depuis des années, se souviennent probablement avec nostalgie des anciennes versions d’iOS. Les crus 2008, 2009 et 2011 n’ont fait l’objet que d’une mise à jour corrective en moyenne pour chaque mise à jour comportant de nouvelles fonctions importantes.

  • Des bugs majeurs

Cette année, les dysfonctionnements causés par iOS 11 semblent assez handicapants. Beaucoup d’utilisateurs ont rapporté des craquements sonores très gênants au cours de leurs conversations téléphoniques. D’autres ont signalé que leur téléphone était inutilisable pendant quelques secondes lorsqu’ils sortaient par grand froid.

Les anciens modèles d’iPhone sont particulièrement touchés. L’éventail des problèmes va du vibreur arrêtant de fonctionner à l’écran qui cesse d’être tactile, en passant par le haut-parleur qui se coupe, et l’écran noir, qui persiste de longues secondes. Certains utilisateurs rapportent même des plantages réguliers qui imposent un redémarrage du mobile.

  • Des problèmes qui persistent

La crise n’est pas terminée. Après six tentatives, Apple est encore loin d’avoir corrigé tous les dysfonctionnements liés à iOS11. Les plaintes demeurent nombreuses sur les forums, y compris sur la page de support d’Apple. La calculatrice, par exemple, semble avoir oublié son algèbre. Lorsqu’on additionne 1 + 1 + 1, on obtient parfois le résultat suivant :

Ce problème survient lorsqu’on tape rapidement sur le clavier de la calculatrice. Lorsqu’on saisit 1 + 1 + 1, la calculatrice « n’entend » que le premier + et oublie le second. Elle calcule 1 + 1 1. Un problème qui pourrait coûter cher à certains utilisateurs, au sens littéral du terme.

Le logiciel Notes est touché lui-aussi. Lorsqu’on tape un texte, il faut éviter d’intercaler quelques tirets ----- pour séparer deux mémos. L’application se ferme, il faut la rouvrir et retaper les dernières lettres.

  • D’inévitables ralentissements

Mais le problème le plus courant, sur les vieux iPhones, est bien évidemment le ralentissement : les menus répondent plus lentement, certains logiciels saccadent, et l’ouverture des applications est plus lente.

On peut difficilement reprocher ce problème uniquement à Apple : les éditeurs d’applications profitent des progrès des nouveaux smartphones pour proposer de nouvelles fonctions, plus gourmandes, qui ralentissent les vieux mobiles.

Par ailleurs, les ralentissements surviennent principalement sur les modèles d’iPhones les plus anciens, pour lesquels les nouvelles versions du logiciel ne sont pas toujours parfaitement optimisées. Mais Apple est aussi l’unique constructeur qui garantit à ses clients de nouvelles versions de son logiciel central pendant quatre années après la sortie d’un terminal. Une initiative qui n’a pas d’équivalent chez les fabricants de mobiles Android.

  • Un logiciel central qui a d’autres qualités

iOS conserve heureusement quelques qualités rares. C’est un logiciel central plus simple que la moyenne des mobiles Android. iOS est aussi particulièrement résistant aux attaques informatiques comme le soulignent nombre d’experts. Les mises à jour régulières pendant quatre ans y jouent un rôle important.

En outre, le catalogue d’applications Apple demeure remarquable, légèrement meilleur que celui d’Android. Encore aujourd’hui, les applications des petites start-up ambitieuses débarquent souvent sur iPhone avant d’être éventuellement déclinées sur Android.