Ratko Mladic à son arrivée au tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye, le 22 novembre. / PETER DEJONG / REUTERS

La Bosnie-Herzégovine attend le verdict contre Ratko Mladic. L’audience de jugement de l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie a débuté mercredi 22 novembre au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye, au Pays-Bas, en présence de l’accusé. Le « Boucher des Balkans » est jugé en première instance pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide.

Ratko Mladic est le dernier des responsables de la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995) jugé par ce tribunal. Créé en 1993 pour juger les personnes présumées responsables de crimes de guerre durant les conflits des Balkans, le TPIY connaîtra mercredi le dernier jugement de son histoire, avant de fermer définitivement ses portes, le 31 décembre.

Perpétuité requise

Accusé d’être « le cerveau derrière le meurtre de milliers de personnes », il est toujours considéré comme une « idole » chez lui, en Republika Srpska (« République serbe de Bosnie »), où vivent un million de Serbes de Bosnie.

Il est, avec son alter ego politique Radovan Karadzic, un « architecte de la politique de nettoyage ethnique » d’une partie de la Bosnie en vue de créer un Etat serbe « ethniquement pur », selon le procureur Serge Brammertz.

Le procureur, Alan Tieger, avait requis en décembre 2016 la prison à perpétuité. M. Mladic « ne mérite rien d’autre que la peine maximale », avait déclaré M. Tieger. Les avocats de Ratko Mladic demandaient de leur côté l’acquittement de leur client.

En mars 2016, Radovan Karadzic – celui qui, avec l’accord de Slobodan Milosevic à Belgrade, avait choisi Mladic pour conduire son armée et mettre à exécution son programme d’épuration ethnique – a été condamné à quarante ans de prison.