Le PDG d’Uber a révélé mardi que les données de 57 millions d’utilisateurs à travers le monde ont été piratées à la fin 2016. Parmi les 57 millions d’utilisateurs figurent 600 000 chauffeurs dont les noms et numéros de permis de conduire ont été récupérés. Les noms des utilisateurs ainsi que leurs adresses électroniques et numéros de téléphone mobile ont été subtilisés, a indiqué Dara Khosrowshahi, dans un communiqué.

Sur le base d’expertises externes, le patron affirme que l’historique des trajets, les numéros de cartes et de comptes bancaires, les numéros de Sécurité sociale et les dates de naissance des utilisateurs n’auraient en revanche pas été piratés.

M. Khosrowshahi, qui a été nommé à la tête d’Uber fin août, souligne qu’il a été informé « récemment » de cet incident. Il précise que deux personnes ne faisant pas partie de l’entreprise seraient responsables de ce piratage. « L’incident n’a pas atteint les systèmes de l’entreprise ni son infrastructure », ajoute-t-il par ailleurs.

Selon Bloomberg, Uber aurait payé 100 000 dollars les hackers afin qu’ils ne divulguent pas cet incident, une information qui n’a pas été confirmée par Uber.

Tourbillon de controverse

Ce piratage est le dernier d’une longue série aux Etats-Unis. Début septembre, c’est l’entreprise Equifax, qui récolte et analyse les données personnelles de clients qui sollicitent un crédit, qui avait révélé une intrusion de mi-mai à fin juillet dans ses bases de données. Les informations personnelles (noms, numéros de sécurité sociale, dates de naissance...) de plus de 145 millions de clients américains et d’autres au Canada et au Grande-Bretagne avaient alors été dérobés.

Uber, qui a accumulé les pertes financières, fait face à un tourbillon de controverses depuis des mois : accusations de harcèlement sexuel, de vols de technologies, de corruption, d’utilisation de logiciels illégaux, le tout sur fond de conflits avec ses propres chauffeurs et les taxis traditionnels dans plusieurs pays… Londres vient de refuser avec fracas le renouvellement de sa licence.

Le 12 novembre, l’entreprise a annoncé un accord de principe pour vendre une participation dans son capital au japonais Softbank ; une transaction qui devait l’aider à tourner la page des scandales et donner le coup d’envoi à son introduction en Bourse, prévue en 2019.