Gilbert Chikli, le 26 septembre à Kiev, en Ukraine. / SERGEI SUPINSKY / AFP

La France attendait son extradition depuis le mois d’août. Gilbert Chikli, un escroc en fuite extradé d’Ukraine, a été incarcéré à son arrivée en France, jeudi 23 novembre, en application d’une décision de justice le condamnant à sept ans de prison pour ses arnaques au « faux président », a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source judiciaire.

« Il a été incarcéré en exécution » d’un jugement rendu par le tribunal correctionnel de Paris le 20 mai 2015, le condamnant à sept ans de prison et un million d’euros d’amende en son absence, pour avoir arnaqué des entreprises telles que Accenture, Alstom, HSBC ou la Banque postale, a-t-on précisé.

La spécialité de ce Franco-Israëlien de 51 ans : contacter de grandes entreprises en se faisant passer pour le président de la société puis pour un agent des services secrets. Très persuasif, il se faisait remettre des sommes importantes en invoquant notamment la lutte contre le blanchiment ou le terrorisme.

Recherché par la France, Gilbert Chikli avait été interpellé le 18 août en Ukraine en compagnie d’un autre individu, de mêmes nationalités que lui. Le procureur général ukrainien a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu’il avait été extradé vers la France.

7,9 millions d’euros détournés

En 2009, après sa mise en examen en France et plusieurs mois de détention provisoire, Chikli s’était réfugié en Israël et faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis cette date.

Son avocat avait indiqué fin septembre à l’AFP que son client souhaitait revenir en France pour « purger sa situation pénale ». « Il a déjà purgé quatorze mois de détention en Israël, qui l’a extradé vers la France, où il a fait vingt mois mois. Avec les deux mois passés en Ukraine, il a effectué trois ans pleins d’emprisonnement et il est donc admissible à une peine aménageable », avait ajouté Me David-Olivier Kaminski.

Gilbert Chikli, dont l’histoire rocambolesque a inspiré un film (Je compte sur vous), est considéré comme le pionnier des arnaques au faux président. Dans l’affaire pour laquelle il a été condamné, l’escroc avait réussi à détourner 7,9 millions d’euros. La somme de 52,6 millions, qui avait fait l’objet d’un virement, avait été récupérée in extremis.