Tennis - Davis Cup Final - France vs Belgium - Stade Pierre Mauroy, Lille, France - November 24, 2017 France captain Yannick Noah talks to Lucas Pouille during his match against Belgium?s David Goffin REUTERS/Pascal Rossignol / PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

David Goffin a fait respecter son rang, vendredi 24 novembre, au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq, en dominant Lucas Pouille (7-5, 6-3, 6-1) lors du premier simple de la finale de Coupe Davis. Un premier affrontement sous forme d’opposition de styles entre le Français, 18e mondial, et le Belge, 7e au classement ATP : d’un côté le cogneur, de l’autre le contreur. La puissance contre l’agilité. Et à ce jeu-là, c’est le second, qui a pris – logiquement, vu sa confiance du moment – le dessus sur le Français.

Le scénario était attendu, Goffin ayant dominé Rafael Nadal puis Roger Federer la semaine passée aux Masters de Londres pour atteindre la finale. Mais une défaite dans la foulée du numéro un tricolore, Jo-Wilfried Tsonga, face à Steve Darcis placerait la France dans une situation quasiment désespérée.

Dans une enceinte peuplée de 28.000 spectateurs, où les 5.000 Belges ont réussi la prouesse de donner l’illusion d’être aussi nombreux que les Français, David Goffin n’a pas semblé souffrir de la fatigue accumulée après 81 matches cette saison, soit 25 de plus que Pouille. Ni de sa douleur au genou gauche, dont la seule marque visible est un strap aux couleurs de la Belgique.

Certes, avant ce match, le Français menait 3-0 dans les face-à-face avec son ami belge. Mais tous s’étaient déroulés en 2016, et Goffin a fait valoir l’expérience d’une finale de Coupe Davis après celle (perdue) face à la Grande-Bretagne d’Andy Murray en 2015.

Face à la Serbie, dans ce même stade en demi-finale, le régional de l’étape (Pouille est né à Grande-Synthe) s’était liquéfié, rattrapé par la pression. Depuis, il a gagné à Vienne sur cette surface mais ne parvient manifestement toujours pas à apprivoiser le court du stade Pierre-Mauroy. Son jeu, trop timoré, était ponctué de trop de fautes directes pour inquiéter l’un des meilleurs joueurs du moment.

Pouille, brouillon

D’entrée, Goffin, serein comme à l’accoutumée, s’appuyait sur une première balle efficace et ses qualités de retourneur. Pouille, moins impérial au service, se retrouvait plus souvent sous pression, sans céder pour autant. Les deux joueurs remportaient sans alerte leurs mises en jeu jusqu’à 5-5.

Goffin était le premier à se procurer une balle de break, au pire moment pour Pouille, qui perdait le premier set 7-5 sur un dernier service gagnant du Belge.

Belgium's captain Johan Van Herck, left, talks to Belgium's David Goffin during a break as Goffin plays France's Lucas Pouille during their Davis Cup final single match at the Pierre Mauroy stadium in Lille, northern France, Friday, Nov. 24, 2017. (AP Photo/Michel Spingler) / Michel Spingler / AP

Il se retrouvait dès le début du deuxième set sous pression, enchaînant les fautes directes quand son adversaire, lui, se montrait précis et agile, notamment à la volée. Goffin s’emparait du service du Français, puis confirmait le break dans la foulée pour se détacher 2-0.

Le public français redoublait d’encouragements pour aider son joueur, inquiété sur chacune de ses mises en jeu, à ne pas sombrer. Goffin variait, jouant souvent le coup juste, sans précipitation, et ne laissait aucune ouverture au Français sur son service.

Noah discret

Sur le banc, le capitaine des Bleus Yannick Noah préfèrait rester discret. Le reste du clan tricolore se chargeait de donner de la voix, y compris Julien Benneteau et Nicolas Mahut, non retenus au dernier moment et qui ne pouvaient retenir leurs larmes au moment de la Marseillaise. Johan Van Herck, le capitaine belge, se contentait d’applaudir tant son joueur rendait une copie presque parfaite.

Dans la troisième manche, David Goffin continuait de prendre de vitesse Lucas Pouille. Ce dernier concèdait une énième fois son service, permettant au 7e mondial de se détacher 2-0, puis 3-0.

Débordé, sans solution, Pouille ne parvenait pas à renverser la tendance et s’écroulait sur un énième jeu blanc remporté par David Goffin : 7-5, 6-3, 6-1. Et 1-0 pour la Belgique.