LES CHOIX DE LA MATINALE

Au menu de ce week-end, entre autres : les marionnettes sur l’eau du Vietnam à La Villette ; la « Matière noire » du street artiste Borondo à Marseille ; les 25 ans de l’association des centres d’art, d.c.a., au Palais de Tokyo…

TOURNÉE. Les marionnettes du Vietnam dansent sur l’eau à Paris, et en province

Théâtre des Marionnettes du Vietnam - Marionnettes sur l'eau
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Dans le cadre du 21e Festival de l’imaginaire, le Théâtre national de marionnettes du Vietnam a entamé, le 15 novembre, une tournée exceptionnelle en France, de Lyon à Mulhouse, en passant par Paris, Mougins, Sainte-Maxime, Noisiel. C’est grâce à la Maison des cultures du monde, qui organise ce festival depuis 1997, que le public français a pu découvrir pour la première fois en 1984 l’art du mua roi nûoc, « danse des marionnettes sur l’eau ». Cette forme d’expression artistique millénaire a bien failli disparaître. Depuis une trentaine d’années, des marionnettistes traditionnels transmettent leur savoir-faire à de jeunes artistes, ce qui a permis à cet art de survivre. Les spectacles comportent quelques éléments récurrents : une étendue d’eau, bien sûr, étang du village ou autre ; le personnage central de Têu, un beau jeune homme, qui commente les travers des habitants et taquine les villageoises ; des scènes pleines de poésie et d’humour qui racontent la vie quotidienne dans les villages, de la récolte du riz aux parties de pêche, en passant par les disputes familiales et les histoires d’amour. Le tout souvent accompagné par des musiciens en live. Cristina Marino

« Les marionnettes sur eau du Vietnam », par le Théâtre national de marionnettes du Vietnam. En tournée en France du 15 novembre au 22 décembre. A l’Espace Chapiteaux du parc de La Villette, quai de la Charente, Paris 19e. Le vendredi 24 novembre à 20 heures, le samedi 25 à 16 heures et à 20 heures, le dimanche 26 à 16 heures. Tarifs : de 8 € à 20 €.

ARTS URBAINS. Plongée dans la « Matière noire » de Borondo dans les puces de Marseille

Figure à part du street art, l’Espagnol Gonzalo Borondo, 28 ans, allie comme personne les techniques du graffiti et de la peinture classique. Côté expositions, à la routine commerciale des galeries, il préfère des formes alternatives qu’il imagine. Ce qu’il fait actuellement à Marseille avec « Matière noire », extravagante proposition au sein du Marché aux puces de la ville, lieu fermé de 4 000 m2 où il a eu carte blanche et convié huit autres jeunes artistes espagnols et italiens (dont Edoardo Tresoldi et Isaac Cordal) au cours d’une résidence de trois mois. L’ensemble de leurs collaborations ont été réalisées sur place « à partir de sensations, d’histoires et de matériaux trouvés dans le marché ». Cette « Matière noire » qui donne son nom au projet, s’inspire de la cosmologie : « Nous ne voyons qu’une petite part de la réalité, mais ce que nous ne voyons pas fait que notre réalité existe », résume l’artiste. Chaque installation recèle ses questionnements et sa part de secrets, et crée un dialogue avec le visiteur, jusqu’à l’impressionnante anamorphose visible à l’étage supérieur du marché. Une émanation luminescente, spectrale, de l’accumulation de meubles et d’objets, puits de mémoire collective et individuelle. Brillant. Emmanuelle Jardonnet

« Matière noire », jusqu’au 31 janvier 2018, dans le Marché aux puces de Marseille. Carte blanche de la Galerie Saint Laurent à Gonzalo Borondo, sur une proposition de l’Association Marseille Street Art. Entrée gratuite.

ART CONTEMPORAIN. Les centres d’art font la fête au Palais de Tokyo, à Paris

Performance au centre d’art de Pantin en 2017. / NICOLAS DECOTTES

Les centres d’art servent souvent de laboratoires aux artistes, qui peuvent y produire leurs œuvres, expérimenter de nouvelles formes, approfondir leurs recherches. Ce week-end, ces lieux où se fabrique l’art contemporain font la fête, afin de célébrer les 25 ans de leur association, d.c.a., dans le centre d’art le plus célèbre de tous : le Palais de Tokyo. Conférences sur l’art contemporain avec des invités comme Claude Rutault ou Luc Boltanski, performances de toutes sortes, œuvres sonores et vidéos signées d’artistes tels Hicham Berrada ou Dominique Gilliot sont proposées chaque jour, en continu et gratuitement. Un avant-goût de l’événement est à découvrir en ligne sur le site du « Monde ».

Les 25 ans de d.c.a. au Palais de Tokyo, à Paris, du 24 au 26 novembre, de 12 heures à 21 heures, 13, avenue du Président-Wilson, Paris 16e. Entrée gratuite. Le programme du week-end.

CONCOURS. La danse contemporaine à l’honneur avec (re)connaissance, à Echirolles

(re)connaissance
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Le concours de danse contemporaine (re)connaissance, à l’affiche de La Rampe, à Echirolles, fête sa 9e édition. Avec douze compagnies présentées pendant deux jours, cette manifestation, lancée par le Pacifique, Centre de développement chorégraphique de Grenoble et la Maison de la danse de Lyon, a trouvé sa place dans le paysage chorégraphique en soutenant de jeunes artistes français et étrangers encore peu connus. Parmi les noms de ce rendez-vous, Audrey Bodiguel et Julien Andujar, Paul Changarnier, Samuel Mathieu, etc. Ils vont être en compétition pour deux prix attribués par un jury professionnel tandis qu’une troisième récompense est décernée par le vote du public. Rosita Boisseau

(re)connaissance. La Rampe, Echirolles (Isère). Vendredi 24 novembre à 19 heures et samedi 25 à partir de 17 h 30. Tarifs : de 6 € à 10 €.

CONTE. Gigi Bigot partage son « Manger pour cœur », à Ivry-sur-Seine

La conteuse Gigi Bigot. / FESTIVAL PAROLES DE CONTEURS

Même si elle ne donne plus de spectacles sur scène depuis quelques années, Gigi Bigot reste l’un des grands noms des arts de la parole en France. Sous l’intitulé « Le Manger pour cœur », d’après une expression utilisée à l’île de La Réunion pour désigner le conte, elle propose ainsi trois modules regroupés en un seul événement d’une durée d’environ quatre heures. Elle sera, dimanche 26 novembre, à la Maison de quartier du Petit-Ivry, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), pour partager cette conférence-rencontre d’un genre nouveau avec le public. De 10 h 30 à midi, lors d’une première partie baptisée « Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles », Gigi Bigot présentera son parcours professionnel comme conteuse mais aussi son travail au sein du mouvement ATD Quart Monde et sa recherche universitaire autour de la parole symbolique, pour nourrir un échange avec son auditoire sur le thème « A quoi ça sert de raconter des histoires de nos jours ? ». Viendra ensuite le temps d’une pause gourmande avec « Les mets à la bouche » (de midi à 13 h 30) sur le principe de l’auberge espagnole : chacun(e) apporte quelque chose à manger ou/et à boire pour le partager avec les autres. Enfin, avec « Les mots à la bouche », de 13 h 30 à 14 h 30, la conteuse terminera son intervention en racontant des morceaux choisis extraits de ses spectacles. C. Mo.

« Le Manger pour cœur », de et avec Gigi Bigot. Maison de quartier du Petit-Ivry, 44, rue Jean-Le-Galleu, Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Dimanche 26 novembre, de 10 heures à 14 h 30. Entrée libre sur inscription. Tél. : 06-14-20-06-23 (association Racontez-Voir).

INSTRUMENTS. Le Next Music Festival, à l’Espace Icare d’Issy-les-Moulineaux

Affiche du Next Music Festival, à l’Espace Icare d’Issy-Les-Moulineaux. / DR

Organisé en partenariat avec le salon Musicora, rendez-vous annuel consacré aux pratiques musicales et instruments, le Next Music Festival propose de découvrir, samedi 25 novembre, à l’Espace Icare d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), les plus récentes inventions en matière d’instruments, que cela soit sur le plan des technologies, des formes ou des sons. Soit douze interfaces et instruments que le public pourra, à partir de 14 heures et durant la journée, essayer tout en rencontrant leurs concepteurs. Parmi ces inventions, un tambourin aux sonorités multiples présenté par Jogad’oc, un violon électrique transparent, le 3Dvarius, fabriqué avec une imprimante 3D… Une première édition qui suscite la curiosité. Sylvain Siclier

Next Music Festival, à l’Espace Icare, 31, bd Gambetta, Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Mo Corentin-Celton. Samedi 25 novembre, à 14 heures. Entrée libre.

MUSIQUE. « Orchestres en fête » autour de l’orgue à la Philharmonie de Paris

Le week-end « Orchestres en fête » autour de l’orgue se tient du 24 au 26 novembre à la Philharmonie. / PHILHARMONIE DE PARIS

Quelle drôle d’idée ! L’orgue copine peu avec l’orchestre symphonique – si l’on excepte quelques rares œuvres comme le Troisième Concerto, de Saint-Saëns. Histoire de rivalité : le « pape des instruments » les possède tous, et même au-delà. Mais c’est l’orgue que célèbre la manifestation « Orchestres en fête », le temps de quatre concerts du 24 au 26 novembre à la Philharmonie de Paris, profitant du magnifique Rieger de 6 055 tuyaux qui règne depuis 2016 dans la Grande Salle Pierre-Boulez. A la console, du lourd. Ainsi le samedi 25 novembre à 15 heures, Olivier Latry, Shin-Young Lee, ou encore Olivier Vernet, dans des transcriptions de Stravinsky, Ravel, Dukas, Mendelssohn. La veille, le compositeur Peter Eötvös ouvrira le ban avec la création française de Multiversum pour deux orgues et orchestre, prélude cosmique aux fameuses Planètes, de Gustav Holst, jouées sur des images de la NASA. Le dimanche 26 novembre (14 h 30) se consacrera à un concert-promenade au Musée de la musique assorti de mini-concerts et d’ateliers musicaux retraçant l’histoire de l’orgue. C’est avec le Requiem, de Duruflé, que s’achèvera cette roborative neuvième édition. Marie-Aude Roux

« Orchestres en fête ». Philharmonie de Paris, Paris 19e. Du 24 au 26 novembre. Tél. : 01-44-84-44-84. Tarifs : de 10 € à 40 €.

DANSE. Derniers jours pour le festival Next, à Lille et dans sa région

« to come (extended) », de la chorégraphe danoise Mette Ingvartsen, porte sur le thème de l’hypersexualisation de la société. / JENS SETHZMAN

Dernière salve de spectacles, vendredi 24 et samedi 25 novembre, pour le festival Next, dont l’édition 2017 a fait la part belle pendant dix-sept jours à trente-huit productions de danse, théâtre et performance dans plus de quinze salles de l’Eurométropole. Parmi les spectacles chauds bouillants, le duo Tomorrowland, d’Annabelle Chambon et Cédric Charron, interprètes de Jan Fabre, to come (extended), de la chorégraphe danoise Mette Ingvartsen, sur le thème de l’hypersexualisation de la société, le solo Se sentir vivant, de la Suisse Yasmine Hugonnet, qui évoque son talent de ventriloque, ou encore Crowd, de Gisèle Vienne, saisie en plein rituel rave. Ces pièces sont programmées à la Rose des vents de Villeneuve-d’Ascq, au Phénix et à l’Espace Pasolini de Valenciennes, ainsi qu’à la Maison de la culture de Tournai. Une ronde d’esthétiques et de sensations à filer le vertige. R. Bu.

Next Festival. Jusqu’au samedi 25 novembre. Tarifs : de 8 € à 21 €.