C’est une première. L’opposition syrienne est parvenue vendredi 24 novembre à Riyad à trouver un terrain d’entente pour envoyer un front commun en vue des prochaines négociations à Genève avec le régime sous l’égide des Nations unies (ONU). « Nous nous sommes mis d’accord avec les deux autres groupes [de l’opposition] », a annoncé à la presse Bassma Kodmani, un des membres de l’équipe de négociateurs. De nouvelles réunions sont prévues vendredi pour s’accorder sur les noms et le nombre des délégués représentant chacun des groupes de l’opposition, au sein d’une délégation commune de 50 membres.

Cette annonce intervient au deuxième jour des pourparlers organisées sous l’égide de l’Arabie saoudite, réunissant quelque 140 représentants de l’opposition avant les négociations prévues à Genève le 28 novembre avec le régime du président Bachar al-Assad.

Un groupe d’opposants soutenus par Le Caire avait déjà déclaré jeudi à Riyad qu’il était d’accord pour rejoindre la principale organisation de l’opposition, le Haut comité des négociations (HCN), soutenu par les Saoudiens et la Coalition nationale syrienne basée à Istanbul, dans une délégation unifiée. Mais des participants avaient plus tard démenti ces informations.

Le départ d’Assad, point de discorde

La rencontre de Riyad intervient alors que la Russie, alliée du régime de Bachar al-Assad, espère réunir sur son sol un « congrès » entre des représentants du gouvernement et de l’opposition syrienne sous les auspices des puissances qui les soutiennent. Selon le président russe, Vladimir Poutine, un tel rassemblement des forces politiques syriennes doit servir de « stimulant » au processus de Genève.

Les opposants syriens soutenus par Moscou n’ont pas encore fait part de leur position, mais l’annonce de Bassma Kodmani laisse entendre qu’ils se joindront à la délégation commune.

L’opposition syrienne, qui forme un panel éclectique d’opposants à M. Assad, est sous forte pression pour faire des compromis depuis que les forces du régime ont repris la main en Syrie, avec l’aide de la Russie, au détriment des formations rebelles et des groupes djihadistes. Le départ d’Assad du pouvoir a jusqu’alors été au coeur des précédents échecs des négociations entre représentants du régime et de l’opposition.

Plusieurs personnalités de l’opposition ont boycotté la réunion de Riyad, comme Qadri Jamil, leader du groupe de Moscou, et Riad Hijab, qui a démissionné de son poste de coordinateur du HCN en disant qu’il avait toujours résisté aux « tentatives cherchant à revoir à la baisse [les exigences] de la révolution et à prolonger le régime ».