• ArsenicGalerie
    Daisuke Ichiba

L’un des dessins de Daisuke Ichiba exposés à ArsenicGalerie (Paris 6e). / COURTESY OF ARSENICGALERIE, PARIS

Il est impossible de décrire un dessin de Daisuke Ichiba. Deux raisons à cela. La première : chaque feuille est couverte d’une profusion de figures humaines, animales et monstrueuses, et d’objets et de meubles, qu’un inventaire exigerait une page, et qu’en restant longtemps devant chacune, on ne saurait être sûr d’avoir tout repéré et décrypté tant Ichiba aime à glisser des éléments à des échelles différentes, dans un foisonnement de lignes dont il ne perd cependant à aucun moment la maîtrise. La seconde : ce qu’il donne à voir est extravagant, cruel, abominable, indicible. Il paraît dessiner des scènes banales, dîners en famille, promenades. Mais blessures, dévorations, mutilations et métamorphoses transforment ce paisible quotidien en épouvantes, dont, souvent, les coupables sont des enfants ou des jeunes filles vêtues de blanc. Ichiba a été une figure majeure de l’underground tokyoïte avant d’exposer hors de l’archipel. Il enlumine en partie les plus récents d’aquarelle avec une grâce exquise qui accentue par opposition l’épouvante de ses graphismes. Ces œuvres ont la crudité d’une psychanalyse sauvage : sous la civilisation, toutes les folies du mal. Philippe Dagen

ArsenicGalerie, 14, rue Guénégaud, Paris 6e. Du mardi au samedi de 14 h 30 à 19 heures. Jusqu’au 23 décembre.

  • Galerie Samy Abraham
    Mimosa Echard

« Friends » (2017), vue de l’exposition de Mimosa Echard à la galerie Samy Abraham (Paris 20e). / COURTESY OF GALERIE SAMY ABRAHAM, PARIS

Il y a de la sorcière et de l’alchimiste chez Mimosa Echard. Dans son chaudron, la jeune artiste balance baies et feuilles d’or, organza et noyaux d’abricot, champignons et acanthes, perles de verre et pilules, noix et coquillages, sans oublier ces fleurs que l’on appelle liane de Ternate, ou pois bleu. Elle compose à partir de ces mixtures étranges des tableaux aux formes souples, où se concentrent toutes les énergies de la matière, toutes ses nuances. Chacune de ces images est un monde en soi, le lieu-dit de la métamorphose. Certaines des œuvres présentées ont été réalisées avec Michel Blazy, passé grand maître dans l’art de transformer les petits riens. Emmanuelle Lequeux

Galerie Samy Abraham, 43, rue Ramponeau, Paris 20e. Tél. : 01-43-58-04-16. Du mercredi au samedi de 11 heures à 19 heures. Jusqu’au 20 janvier 2018.