Le Belge David Goffin célèbre sa victoire sur Jo-Wilfried Tsonga, le 26 décembre au stade Pierre-Mauroy. / PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

Le scénario, attendu, se veut à la hauteur d’une finale de Coupe Davis. Et le suspense reste entier après la victoire de David Goffin sur Jo-Wilfried Tsonga, dimanche, au stade Pierre-Mauroy (7-6, 6-3, 6-2). Le Belge remet ainsi son pays – dos au mur après la victoire française en double samedi – à égalité avec la France (2-2).

Malgré la pression qui pèse sur ses épaules, Jo-Wilfried Tsonga rentre immédiatement dans le match. Il le sait, son salut passera par son service, l’arme la plus offensive de son jeu. Il lui permet de se décaler en coup droit et de diriger l’échange. Encore plus sur surface dure, où sa première balle assomme ses adversaires. Dès le début de la rencontre, il enchaîne les aces et les services gagnants. En face, David Goffin est impuissant, malgré ses incontestables qualités de retourneur dont il a fait la démonstration vendredi face à Lucas Pouille, qui n’a jamais réussi à le déborder.

Dans les tribunes, les « Da-vid » répondent aux « Tson-ga », dans une parfaite symétrie du score. A 4-3, le Français profite d’un manque d’agressivité au filet de son adversaire puis de sa passivité en fond de court pour se procurer quatre balles de break… qu’il échoue à convertir. Pourtant peu démonstratif, Goffin sert le poing, rageur. Imperméable à la pression, il ne se laisse pas déconcentrer et hausse le ton dans les moments de tension. Les 27 000 spectateurs, soufflés par le niveau de jeu des deux joueurs, s’égosillent. Goffin sauve une balle de set à 5-6 – la sixième balle de break du set. Sonné, Tsonga finit par craquer au tie-break, face à un Goffin sur coussin d’air (7-6).

Sur sa lancée de ses titres à Shenzen et Tokyo, et de sa finale au Masters, le Belge a pris une nouvelle envergure. « Il joue le tennis de sa vie », avait reconnu Lucas Pouille, après sa défaite. Tout comme dans la première manche, le 7e mondial affiche un impressionnant sang-froid à la moindre alerte sur son service. Tsonga, sans doute frustré par tant d’occasions manquées, se disperse et cède son engagement sur une double faute. David Goffin se détache pour mener 5-2 et conclut finalement la deuxième manche 6-3.

Jo-Wilfried Tsonga durant la finale de Coupe Davis, le 26 novembre 2017. / PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

Le scénario se répète au troisième set, où Tsonga coince à nouveau au service, cédant rapidement sa mise en jeu. Sur le banc, Yannick Noah, son capitaine, tente de calmer ses nerfs et le remettre dans la partie. Sans succès. Goffin confirme aussitôt son break devant un Tsonga dépité, qui préfère en rire. Dans les travées, le public belge prend le dessus sur le clan tricolore, assommé. Tsonga sauve deux balles de double break… avant de s’effondrer à la troisième, sur une volée de coup droit. Goffin le métronome prend le large (4-1).

A 40A au jeu suivant, c’est l’incompréhension sur le court. Tsonga s’arrête de jouer, pensant la balle dehors, mais en demandant trop tardivement l’arbitrage de la vidéo. L’arbitre donne l’avantage à la Belgique. Bronca générale dans les tribunes… Définitivement sorti de son match, le Français s’incline sèchement 2-6.

Dans le dernier et cinquième match couperet, le jeune Lucas Pouille aura fort à faire, portant sur ses épaules le poids de toute une nation. Qui plus est face à l’expérimenté Steve Darcis. Le numéro deux belge est tout simplement invaincu en cinq matchs décisifs en Coupe Davis.