Série documentaire sur Planète+ à 20 h 55

Pourquoi nous détestent-ils, nous les pauvres ? (extrait Cabanon)
Durée : 00:45

Il y a un an, avec le comédien et réalisateur Lucien Jean-Baptiste et l’humoriste Amelle Chahbi, Alexandre Amiel, sous la double casquette d’auteur et de producteur, proposait Pourquoi nous détestent-ils, nous les Arabes, les Juifs, les Noirs. Dans ce triptyque documentaire original, il entendait déconstruire les préjugés religieux et culturels qui alimentent les discours de haine et de rejet.

Fort du succès public (plus de 10 millions de vues sur Internet) et critique, le patron de la société de production Caméra Subjective a décidé de poursuivre son combat en s’attaquant cette fois aux discriminations faites aux pauvres, aux homosexuels et aux femmes.

Comme lors de la première série, chaque volet a été confié à une personnalité dont le parcours personnel vient nourrir le questionnement et la réflexion, éclairée par les analyses de spécialistes (historien, sociologue, philosophe) ou d’acteurs de terrain. Cet entrelacement d’une parole intime à une parole d’experts conserve tout son attrait, même si cette nouvelle trilogie perd quelque peu de sa force en explorant, au risque du « déjà-vu » et de la redite, des sujets abondamment traités. A l’exception du premier opus, consacré à la pauvreté, de loin le plus réussi. La personnalité de Michel Pouzol, ex-député socialiste passé en quelques années d’un cabanon sans eau courante ni électricité aux ors de la République, n’y est pas étrangère.

Pourquoi nous détestent-ils, nous les pauvres ? (extrait Abbé Pierre)
Durée : 00:41

Au vif de l’émotion, ce père de famille, qui s’est battu pour faire vivre les siens, revient sur son parcours, non seulement pour lutter contre les idées reçues – celle de l’assistanat étant la plus prégnante –, mais aussi mettre en évidence le travail des associations. Avec elles, Michel Pouzol prend le pouls d’une société où la « pauvrophobie » s’est répandue, à la faveur de la crise de 2008, relayée par des médias tels que Valeurs actuelles, dont le directeur assume une position libérale et « transgressive » sur la France des assistés…

Une vision contestée, chiffres à l’appui, par Claire Hédon, présidente d’ATD Quart Monde. La fraude sociale, évaluée à 45 millions contre 3,6 milliards dans le domaine fiscal, ou l’économie de 6 milliards d’euros par an réalisée par l’Etat sur les aides non réclamées donnent la mesure des fantasmes.

Pourquoi nous détestent-ils, nous les pauvres ?, de Michel Pouzol et Sarah Carpentier (Fr. 2017, 80 min.).