Edouard Philippe au Havre. / ALAIN JOCARD / AFP

Edouard Philippe s’est livré lundi 27 novembre à un numéro de stand-up dans un théâtre parisien, lors d’un « Live magazine », au cours duquel il a raconté sa prise de poste comme premier ministre. Aucun enregistrement de ces spectacles qui donnent la parole à des journalistes, des photographes et des politiques n’est habituellement effectué mais un résumé de l’intervention a cette fois été mis en ligne mardi par le magazine Closer.

« Ça a commencé le 24 avril, le lendemain du premier tour des élections présidentielles », a débuté le premier ministre sur la scène du Casino de Paris. Lors d’une réunion au siège des Républicains, organisée pour « savoir si on appel(ait) à voter pour Emmanuel Macron ou contre Marine Le Pen », Edouard Philippe reçoit un appel du secrétariat du candidat En marche : « Emmanuel Macron veut vous voir ».

– On vient vous chercher où vous êtes ?

– Non, pas là où je suis », s’empresse de répondre Edouard Philippe.

« Je sors mon téléphone et je regarde une rue discrète pas très loin de Vaugirard. Je fais un peu au pif », se souvient-il. Il donne « complètement par hasard » l’adresse du siège de... l’UDI.

Puis il « arrive au QG d’Emmanuel Macron, allongé dans la voiture avec une couverture ». « Le courant passe très bien » entre Emmanuel Macron et lui. « Je le revois dans la semaine et je me dis Tiens, il se passe quelque chose. »

« J’ai perdu six kilos »

Deuxième coup de téléphone : le premier ministre de l’époque, Bernard Cazeneuve, l’informe que « son nom circule pour être dans le gouvernement » et qu’il « serai(t) ravi de (l’)accueillir à Matignon pour la passation de pouvoir »« Et là je vis quelque chose d’extrêmement simple : je suis pris d’une espèce de peur panique », confie Edouard Philippe. « Moi, j’ai perdu six kilos. »

Quand Emmanuel Macron prend ses fonctions, « il ne m’a toujours pas proposé et je suis toujours en train de maigrir », raconte Edouard Philippe, suscitant l’hilarité de la salle.

Le 15 mai, il déjeune avec le président. « Au lieu d’aller à l’Elysée, je vais à l’Assemblée nationale. Je rentre par une porte, les journalistes sont bloqués à l’extérieur. Je passe dans un souterrain, je sors par une porte et je monte dans une voiture. Je me dis que finalement, ma carrière d’espion est en train de repartir », sourit-il.

« J’arrive à l’Elysée. Il me propose. Je dis oui. »

Il rejoint Bernard Cazeneuve qui fait « un très beau discours » de passation dans la cour de Matignon. Au moment de lui répondre, il « cesse d’avoir peur », conclut l’actuel chef du gouvernement.