La démission de Frances Fitzgerald était réclamée par l’opposition depuis sa mise en cause dans une affaire impliquant un lanceur d’alerte au sein de la police irlandaise, la Garda. / CLODAGH KILCOYNE / REUTERS

La vice-première ministre irlandaise Frances Fitzgerald a démissionné, mardi 28 novembre, pour éviter une chute du gouvernement minoritaire de Leo Varadkar et la convocation d’élections anticipées.

Le parti d’opposition Fianna Fáil (« Soldats de la destinée » en irlandais – centre droit), avec lequel le Fine Gael (« le clan des Gaels » – centre droit) du premier ministre, Leo Varadkar, est obligé de compter pour gouverner faute de majorité au Parlement, avait réclamé cette démission, sans quoi il voterait une motion de censure.

La démission de Frances Fitzgerald était réclamée par l’opposition depuis sa mise en cause dans une affaire impliquant un lanceur d’alerte au sein de la police irlandaise, la Garda. Mme Fitzgerald est accusée d’avoir menti sur ce qu’elle savait au sujet d’une campagne de dénigrement supposée, menée par la direction de la police contre un officier de la Garda.

Leo Varadkar avait dans un premier temps assuré qu’il n’exigerait pas le départ de Frances Fitzgerald mais la pression est montée ces derniers jours alors que la question de la frontière entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord est un point-clé des négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Londres et Bruxelles espèrent pouvoir passer à la phase deux des négociations lors du prochain Conseil européen, les 14 et 15 décembre.

Risque d’élections anticipées

Si la démission de sa vice-première ministre devrait apaiser la crise politique à Dublin, cette passe d’armes n’en a pas moins fortement fragilisé le Fine Gael, dont le gouvernement minoritaire ne peut tenir qu’en vertu d’un accord conclu avec le Fianna Fail il y a dix-huit mois.

Deux autres partis d’opposition, le Labour (travailliste) et le Sinn Fein (nationaliste) ont estimé mardi que le départ de Frances Fitzgerald ne pourrait pas suffire à éviter la tenue d’élections anticipées d’ici trois à quatre mois.