Un airbus A330 de la compagnie Level, en juin. / Daniel Luis Gómez Adenis / (CC BY 2.0)

L’arrivée à l’aéroport d’Orly, annoncée mardi 28 novembre, de Level, la compagnie low cost long-courrier filiale de British Airways, ne soulève pas l’enthousiasme d’Air France. « C’était annoncé, ce n’est pas une surprise », tente de désamorcer, depuis Bombay, en Inde, Jean-Marc Janaillac, PDG d’Air France-KLM. « Level n’aura que deux avions » positionnés à Orly, tempère le patron de la compagnie franco-néerlandaise.

Dans un premier temps, Level veut desservir Montréal, New York et Fort-de-France. Il n’empêche, cette nouvelle rivalité va accentuer une concurrence déjà très forte sur des destinations très disputées. La filiale de British Airways va lancer une nouvelle guerre des prix en proposant des allers simples vers les Antilles pour 99 euros. Il en coûtera, en revanche, 129 euros pour rejoindre New York ou Montréal depuis Orly. Pour M. Janaillac, cette guerre commerciale « justifie encore plus les objectifs contenus dans le plan Trust Together, qui veut donner à Air France les moyens de renouer avec une croissance rentable ».

« C’est de bonne guerre »

Pour le PDG d’Air France-KLM, la venue de Level à Orly, « c’est de bonne guerre ». En effet, Air France doit de son côté bientôt prendre ses quartiers à Heathrow, l’aéroport de Londres, « après l’accord conclu avec Virgin », la compagnie britannique.

Selon M. Janaillac, Air France « est préparée à cette nouvelle concurrence notamment grâce à sa société commune avec l’américaine Delta Air Lines sur l’Atlantique Nord ». De plus, signale le PDG, Level n’est pas le seul nouveau rival avec lequel Air France devra lutter.

La compagnie scandinave Norwegian a « elle aussi déjà annoncé vouloir s’étendre » sur l’Atlantique et les Antilles. Mais M. Janaillac compte sur « la capacité de résistance » d’Air France, qui a déjà fait ses preuves. Notamment « lors de l’arrivée de French Blue, filiale à bas coût d’Air Caraïbes sur la Réunion ». Plus encore qu’Air France, ce sont Corsair et XL Airways, dont les destinations vers les Antilles constituent une bonne part du chiffres d’affaires, qui risquent de faire les frais de l’arrivée de Level.