« La présence de Dieu aujourd’hui s’appelle aussi “Rohingya”. Au nom de tous ceux qui vous ont persécutés, blessés, j’implore le pardon. J’en appelle à vos grands cœurs pour nous donner le pardon que nous implorons », a déclaré publiquement le pape. / MAX ROSSI / REUTERS

Après une première étape tout en retenue pour éviter de heurter ses hôtes birmans, le pape François a utilisé, vendredi 1er décembre, pour la première fois depuis son arrivée en Asie le mot « Rohingya », évoquant ainsi cette communauté musulmane de Birmanie dont quelque 625 000 membres se sont réfugiés au Bangladesh depuis la fin du mois d’août.

« La présence de Dieu aujourd’hui s’appelle aussi Rohingya. Au nom de tous ceux qui vous ont persécutés, blessés, j’implore le pardon. J’en appelle à vos grands cœurs pour nous donner le pardon que nous implorons », a déclaré publiquement le pape

Le pape François, d’une grande prudence verbale en Birmanie sur l’exode forcé des Rohingya, a écouté vendredi les dix-huit membres de trois familles de réfugiés rohingya, venus à sa rencontre en provenance du plus grand camp de réfugiés de la planète, installé à Cox’s Bazar, près de la frontière birmane.

La plupart des Rohingya sont des apatrides et sont considérés par la majorité bouddhiste birmane comme des migrants sans papiers.

« Nettoyage ethnique »

Leur dernier exode en date a débuté, le 25 août, lorsque les forces birmanes ont lancé des opérations de sécurité à la suite d’attaques menées contre des commissariats par l’Armée du salut des Rohingya de l’Arakan (ARSA).

L’ONU comme les Etats-Unis accusent la Birmanie de « nettoyage ethnique ». A la fin de septembre, Emmanuel Macron a estimé qu’un « génocide » et une « purification ethnique » étaient à l’œuvre dans l’Etat d’Arakan (Rakhine).