Trois anciens cadres de Lafarge ont été mis en examen, vendredi 1er décembre, dans l’enquête sur les activités du groupe en Syrie entre 2011 et 2014. Deux anciens directeurs de Lafarge Syrie et le responsable sûreté du groupe ont été mis en examen, vendredi, pour « financement du terrorisme » et « mise en danger d’autrui ».

Après 48 heures de garde à vue, Bruno Pescheux, directeur de l’usine syrienne de 2008 à 2014, Frédéric Jolibois, qui avait repris la direction du site à partir de l’été 2014, et Jean-Claude Veillard, directeur surêté chez Lafarge, ont été conduits vendredi matin au tribunal de Paris.

Bruno Pescheux et son successeur ont été mis en examen pour « financement du terrorisme », « mise en danger d’autrui » et « violation du règlement européen » concernant l’embargo sur le pétrole syrien. Un responsable au siège parisien du groupe, Jean-Claude Veillard, directeur sûreté de Lafarge, a lui été mis en examen pour « financement du terrorisme » et « mise en danger d’autrui ».

La justice s’attache à déterminer si le cimentier a versé de l’argent à des groupes djihadistes, dont l’organisation Etat islamique (EI), pour continuer à faire fonctionner son usine syrienne en pleine guerre civile. Lafarge est également accusé d’avoir acheté du pétrole auprès de l’EI et d’avoir mis en danger ses salariés locaux.

Entendu une première fois début 2017 par le Service national de douane judiciaire (SNDJ), chargé des investigations, Frédéric Jolibois avait reconnu avoir acheté du pétrole à « des organisations non-gouvernementales » notamment kurdes ou islamistes, en violation de l’embargo décrété par l’Union européenne en 2011.