L’élu démocrate américain John Conyers a annoncé, mardi 5 décembre, qu’il prenait sa retraite, après avoir été accusé de harcèlement sexuel par plusieurs anciennes collaboratrices parlementaires.

« Je prends ma retraite aujourd’hui », a déclaré John Conyers, 88 ans, au micro d’une radio locale de Detroit, qu’il représente depuis 1965 à la Chambre des représentants. Il a refusé d’utiliser le terme de « démission », et a ajouté qu’il soutiendrait son fils, John Conyers III, pour le remplacer. Nombre de ses collègues démocrates, notamment la chef de l’opposition de la Chambre, Nancy Pelosi, l’avaient appelé à démissionner.

M. Conyers était accusé depuis deux semaines par des anciennes assistantes parlementaires, pour des faits remontant à plusieurs années. Il nie les allégations et a été récemment hospitalisé. « Ma carrière ne peut pas être compromise ou réduite à ce qui se passe en ce moment. Cela passera. Mon influence continuera à travers mes enfants », a insisté l’octogénaire lors de son interview.

Série de réformes au Congrès

John Conyers est le premier des quatre parlementaires américains actuellement accusés de harcèlement ou d’agression sexuelle à quitter le Congrès. Outre lui, les représentants démocrate Ruben Kihuen et républicain Blake Farenthold sont accusés de harcèlement, et le sénateur démocrate Al Franken est accusé de gestes déplacés, et d’un baiser forcé avant qu’il ne soit élu au Sénat.

Séparément, un élu républicain, Joe Barton, a annoncé quant à lui qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat, et qu’il quitterait donc le Congrès fin 2018, après qu’une photo nue de lui a circulé sur Internet.

La vague d’accusations contre ces élus, et d’autres non nommés, a donné l’impulsion à une série de réformes au Congrès pour mieux lutter contre le harcèlement sexuel au sein de l’institution. D’ores et déjà, les élus ont adopté le principe d’une formation obligatoire, tant pour les parlementaires que les employés du Congrès.