La Commission européenne a proposé, mercredi 6 décembre, au Parlement et aux Etats membres de créer un Fonds monétaire européen (FME), qui pourrait venir en aide aux pays ne pouvant plus se financer sur les marchés financiers, en échange d’un programme de réformes. Bruxelles souhaite faire « adopter cette proposition mi-2019 », écrit dans un communiqué l’exécutif européen, qui a présenté une série de propositions pour réformer la zone euro.

Avec ce projet, la Commission européenne entend transformer le Mécanisme européen de stabilité (MES), une institution intergouvernementale constituée dans l’urgence en 2012 pour gérer la crise des dettes souveraines à laquelle avaient été confrontée certains Etats européens, tout particulièrement la Grèce.

Financé par les Etats, ce FME pourrait aussi endosser un rôle de garant des banques en difficulté dans la zone euro, au cas où les mesures déjà prévues par les établissements financiers et les Etats membres dans le cadre de l’union bancaire ne seraient pas suffisantes.

Instituer un « organe communautaire, responsable devant le Parlement »

L’exécutif européen souhaiterait voir ce futur FME ancré dans les règles et les compétences de l’Union européenne, qu’il devienne un « organe communautaire », « responsable devant le Parlement européen ».

Actuellement, le MES est dirigé par un conseil des gouverneurs composé des ministres des finances des pays de la zone euro.

Cette idée de le transformer en organisme communautaire pourrait inquiéter les Allemands, plus gros contributeurs financiers au MES, ainsi que les autres gros pays, car ils perdraient de leur influence. Les droits de vote au MES sont proportionnels à la contribution au capital.

L’actuel président de l’Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, n’est ainsi pas très enthousiaste : « Je pense que le caractère intergouvernemental du MES nous a aidés à créer de la confiance entre les Etats membres », avait-il vanté récemment.