Quelque 2,7 millions de personnes vivant sur le continent africain ont été déplacées essentiellement par des conflits à l’intérieur de leur pays de janvier à fin juin, soit 15 000 Africains chaque jour, selon un rapport d’ONG publié mercredi 6 décembre.

« Ces personnes ont dû fuir leur foyer pour échapper aux conflits, à la violence et aux catastrophes, et ce, sans jamais franchir de frontière internationale », indique le rapport de l’Observatoire des situations de déplacement interne (Internal Displacement Monitoring Centre, IDMC), qui dépend du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). Les conflits ont été responsables de 75 % des nouveaux déplacements observés en Afrique durant le premier semestre de 2017, selon les statistiques du rapport.

La République démocratique du Congo (RDC), le Nigeria et le Soudan du Sud figurent régulièrement parmi les cinq pays les plus touchés par ce phénomène. Globalement, l’Afrique de l’Est, où les déplacements résultent souvent de conflits persistants, comme ceux qui affectent la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud, est la région « qui paie le plus lourd tribut », note l’IDMC.

« Une nouvelle approche »

Au premier semestre, 997 000 nouveaux déplacements liés aux conflits ont ainsi été enregistrés en République démocratique du Congo (RDC), un nombre supérieur à celui observé pour l’ensemble de 2016, et 206 000 autres ont été recensés en Centrafrique, soit quatre fois plus qu’en 2016.

« Cette situation tragique qui, de toute évidence, ne cesse d’empirer, nécessite une nouvelle approche allant au-delà de l’action humanitaire pour s’attaquer aux causes et aux répercussions à long terme des déplacements internes », a déclaré la directrice de l’IDMC, Alexandra Bilak, citée dans le communiqué.

« Pour inverser la tendance, nous devons mettre l’accent sur la prévention et la réduction des risques de nouveaux déplacements. Cela passe uniquement par l’adoption de mesures immédiates axées sur la prévention des conflits et la consolidation de la paix ainsi que sur le développement économique et politique en général », explique-t-elle.

L’ONG estime que la même approche doit être développée pour les déplacements liés aux catastrophes, avec la mise en place de mesures de réduction des risques qui « contribuent à limiter les répercussions des désastres, le nombre de personnes déplacées et le temps qu’il leur faut pour reconstruire leur vie ».