Les réactions de politiques, toutes tendances confondues, ont afflué mercredi 6 décembre au matin à l’annonce de la mort de Johnny Hallyday, à 74 ans, des suites d’un cancer du poumon. Dans un communiqué publié par l’Elysée, Emmanuel Macron a ainsi rendu hommage au chanteur, un homme qui « à travers les générations, s’est gravé dans la vie des Français ».

« De Johnny Hallyday, nous n’oublierons ni le nom, ni la gueule, ni la voix, ni surtout les interprétations, qui, avec ce lyrisme brut et sensible, appartiennent aujourd’hui pleinement à l’histoire de la chanson française. Il a fait entrer une part d’Amérique dans notre Panthéon national […]. »

« On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday, il était le bad boy qui chantait l’amour, le rocker sentimental qui défiait Gabrielle ou Sarah, le cœur tendre allant de conquêtes en déchirures. Nous avons souffert et aimé avec lui […]. » 

« Jusqu’au bout, libre dans sa tête, il aura été cette présence familière, cette voix tant de fois imitée, cette personnalité osant vivre pour le meilleur, et communiquant une énergie fraternelle à ce public qui en retour lui criait : “Que je t’aime”. Ce public aujourd’hui est en larmes, et tout le pays est en deuil. »

« Johnny est parti dans la nuit. Nous aurions tellement aimé le retenir. Chacun se sent un peu seul aujourd’hui. Il avait réussi à se faire aimer de toutes les générations, jusqu’à devenir un élément de notre patrimoine musical national. Il n’est plus mais sa voix est toujours là », a réagi François Hollande dans un communiqué.

La ministre de la culture, Françoise Nyssen, a rendu hommage à « un artiste d’exception, une légende du rock et de la chanson » « Un visage de la culture en France nous quitte. Johnny Hallyday a su faire chanter, danser, pleurer notre pays tout entier. Il a su parler à toutes les générations. Il nous laisse une flamme qui brillera longtemps », a ajouté la ministre sur Twitter.

Manuel Valls a salué la carrière de l’icône française du rock and roll. « Johnny est mort et quelque chose en chacun de nous est parti… un vide… l’incrédulité… c’est arrivé… merci pour tout, […] nous avons grandi et vécu avec Johnny ! », a écrit l’ancien premier ministre sur Twitter. « Le pays s’arrête », a-t-il dit sur RTL en direct de New York.

Pour l’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon, « ce matin, c’est un peu comme si Paris perdait sa tour Eiffel. Avec la disparition de Johnny Hallyday, la France perd un monument national de la chanson, du rock et de la culture populaire », a-t-il écrit sur Twitter.

Pour Marine Le Pen, « le taulier de la chanson française n’est plus ». « Un chanteur venu du peuple et que le peuple aimait. Hommage à Johnny Hallyday pour sa carrière. Une pensée pour sa femme et ses enfants, car si les Français perdent un monument de la chanson, ils perdent un mari et un père. MLP », a fait valoir la présidente du Front national sur Twitter.

« Que je t’aime ! Que je t’aime ! » : le maire (LR) de Bordeaux, Alain Juppé, a emprunté aux paroles chantées par Johnny Hallyday pour lui rendre hommage. « Que de souvenirs avec Johnny ! Aux côtés de Jacques Chirac. Ici à Bordeaux au stade Chaban, ou bien encore il y a quelques mois au Grand stade avec Les Vieilles Canailles. Nous étions des milliers de toutes générations. »

« Ce matin, on a tous en nous quelque chose qui meurt », a déclaré Jean-Pierre Raffarin. « La cicatrice traverse trois générations. La mienne, celle qui était en fraternité avec Johnny parce qu’il a accompagné toute notre vie et notamment la plus belle part, celle de la jeunesse. La génération de nos parents à laquelle nous l’avons fait aimer, celle de nos enfants qui ont appris sa musique avant leur parole », écrit dans un communiqué, l’ancien premier ministre, qui n’a jamais caché être un grand fan du chanteur.

« Sa générosité lui permettait tout. Il est en nous. Il ne partira que quand nous partirons. Il a incarné la vie, l’amour unique réponse au “noir c’est noir”. »

« Il faisait partie de chaque famille, #JohnnyHallyday, légende de la chanson française, a unifié des générations. Un formidable artiste populaire, un proche nous a quittés », a écrit sur Twitter le président (LR) des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

La polémique Corbière

Hommages unanimes donc, quel que soit le bord politique. Pour autant, un début de polémique sur les réseaux sociaux est venu ternir le tableau d’ensemble en raison d’un tweet moins élogieux du porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière : « La triste mort de #JohnnyHalliday ne doit pas nous faire oublier le nouveau mauvais coup qu’ils [le gouvernement] nous préparent (prochaine cible : le SMIC) ».

Le tweet, retiré quelques dizaines de minutes plus tard, s’est attiré les foudres des internautes, dont la porte-parole des députés LRM, Aurore Bergé, qui a lancé « Vous n’avez jamais honte ? ! ».

« Jean d’Ormesson ou #JohnnyHallyday font partie de ces très rares personnages qui lorsqu’ils nous quittent, nous replongent tous dans des souvenirs d’enfance et de jeunesse et font jaillir la nostalgie… et l’on se dit que l’on vieillit. #Hommage », a rectifié Alexis Corbière.