L’avis du « Monde » – à voir

Trois ans ont passé depuis les aventures précédentes de l’ourson péruvien gaffeur baptisé d’un nom de gare londonienne et installé à demeure dans le quartier cosy de l’accueillante famille Brown. Le film mi-peluche mi-réel avait fait un carton mondial, suivant l’exemple de la saga littéraire sexagénaire de Michael Bond, vendue à quelque 35 millions d’exemplaires sur la planète Terre, y faisant flotter, à l’instar de la royauté, l’étendard de l’excentricité britannique.

Lire la critique de « Paddington » : L’ourson gaffeur so british

Le retour de la bête en cette veille de Noël, repassant avec les mêmes convives des plats dont on ne se lasse pas, devrait lui être favorable. Tout part ici d’une idée de cadeau de Noël pour la tante Lucy, restée comme on sait au pays. Paddington repère dans un magasin d’antiquités un magnifique livre en pop-up de Londres. L’ouvrage étant onéreux, le plantigrade à chapeau mou se lance avec une réussite relative dans une succession de petits métiers. Mais un autre individu, du nom de Phoenix Buchanan, s’intéresse au livre, au point de le dérober. Cet infâme personnage est un acteur déchu, travaillant dans un cirque, à la recherche d’un trésor dont les indices se trouvent dans le livre.

Drôle et bon enfant

Tandis que Paddington, accusé du vol, est enfermé dans une prison qu’il a tôt fait de transformer en pâtisserie modèle, une course contre la montre s’engage entre la famille Brown et Buchanan, à laquelle Paddington et quelques-uns de ses nouveaux amis, évadés de la geôle, se joignent. Il s’ensuit, nonobstant une légère inflexion par rapport au premier épisode, un spectacle drôle et bon enfant, ponctué de remarquables morceaux de bravoure délicieusement british (la visite de Londres en pop-up ; la chaîne de fabrication de marmelade en prison ; la poursuite infernale en train d’époque).

C’est un véritable concentré britannique que le réalisateur offre ici. Il y a Londres, bien sûr, avec ses maisons charmantes, son esprit de quartier, ses intérieurs vieux rose et vert pomme, ses monuments. Mais aussi Hugh Bonneville (figure de proue de la série Downton Abbey) dans le rôle de Mr Brown. Sally Hawkins (popularisée par la BBC avant d’être empruntée par Woody Allen) dans celui de Mrs Brown. Brendan Gleeson, l’Irlandais dur à cuire en chef de cuisine pénitentiaire. Hugh Grant enfin, symbole mondial du séducteur anglais depuis Quatre mariages et un enterrement (1994), dans le rôle d’un acteur mégalomaniaque, nul et méchant.

Sans parler de la similitude d’éléments significatifs du scénario avec quelques aventures célèbres du génial duo de marionnettes animées Wallace et Gromit, de Nick Park (Rasé de près, particulièrement). A moins que ce ne soit Nick Park qui se soit inspiré des aventures livresques de Paddington. L’affaire reste en tout état de cause éminemment anglaise.

PADDINGTON 2 - Bande Annonce #3 VF - Avec Hugh Grant et Hugh Bonneville
Durée : 01:03

Film britannique de Paul King. Avec Sally Hawkins, Hugh Grant, Hugh Bonneville, Brendan Gleeson (1 h 35). Sur le Web : www.paddington.com/fr