Quelque 650 personnes avaient été blessées, dans ce drame qui avait profondément marqué le pays. / Martin Meissner / AP

La justice allemande a ouvert, vendredi, un procès contre dix personnes soupçonnées de négligence lors d’une Love Parade, il y a plus de sept ans, où 21 jeunes étaient morts dans un mouvement de foule.

Plus d’un an d’audiences

Un procès-fleuve qui, pour des raisons de place, se tient dans la salle des congrès de Düsseldorf. Environ 111 audiences sont prévues d’ici à la fin de l’année, et un verdict doit tomber d’ici à l’été 2020, car les faits seront prescrits après cette date.

Le 24 juillet 2010, 21 personnes – âgées de 17 à 38 ans – étaient mortes étouffées aux abords d’un tunnel, unique accès au terrain d’une ancienne gare de Duisbourg (ouest) qui hébergeait la Love Parade, célèbre festival de musique techno.

Quelque 650 personnes avaient également été blessées, dans ce drame qui avait profondément marqué le pays. Le maire conservateur de la ville, Adolf Sauerland avait été forcé de démissionner le 12 février 2012 après un référendum organisé dans sa municipalité pour obtenir son départ.

Des dizaines de personnes parties civiles

Le parquet accuse aujourd’hui d’homicide et blessure involontaires quatre organisateurs et six employés de la ville, responsables, selon lui, de fautes graves dans la conception du festival.

Les prévenus, défendus par une trentaine d’avocats au total, risquent une peine allant jusqu’à cinq ans de prison ferme. S’opposent à eux des parties civiles rassemblant quelque 65 personnes représentées par une quarantaine d’avocats.

L’ancien maire de Duisbourg, de même que le patron des salles de sport McFit Rainer Schaller, qui, avant le drame, avait acquis les droits de la Love Parade via sa société Lopavent, viendront s’exprimer à la barre en tant que témoins.

Le procès a failli ne pas avoir lieu. En 2016, le tribunal de Duisbourg avait refusé sa tenue arguant que les charges pesant contre les prévenus étaient insuffisantes. Les juges de Duisbourg s’étaient alors appuyés sur la faiblesse de l’expertise d’un spécialiste britannique, pièce maîtresse de l’accusation, qui pointait la responsabilité de dix personnes. Mais la Cour d’appel de Düsseldorf a invalidé cette décision en avril.