« Passer outre le référendum » favorable à la construction de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (NDDL) serait « un déni de démocratie », affirme l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault dans une interview au Journal du dimanche du 10 décembre.

Alors que le gouvernement doit prendre d’ici la fin de l’année une décision au sujet de cet aéroport controversé, prévu près de Nantes, l’ancien maire de la ville affirme que si cette décision était de ne pas le construire, « cela voudrait dire que l’État de droit n’a pas prévalu ».

« Ce projet a fait l’objet de toutes les concertations possibles. Plus de 180 recours ont été déposés par les opposants, tous ont été perdus. Le projet a donc été approuvé juridiquement et démocratiquement puisque le référendum organisé par le président Hollande a validé le transfert de l’aéroport à plus de 55 % », soutient-il.

L’argument écologique n’est pas recevable

« Aujourd’hui, la question de NDDL n’est plus abordée de façon rationnelle. C’est devenu un totem. On veut un scalp », regrette-t-il. « Est-ce que le président de la République prendra le risque d’aller contre l’intérêt général et la prise en compte des besoins du Grand Ouest et des métropoles de Nantes et Rennes, en plein développement ? C’est un test, et un rendez-vous extrêmement important. »

Interrogé sur les arguments des écologistes (préservation de la zone humide), Jean-Marc Ayrault réplique : « si c’était un argument juridique pertinent, les recours auraient été gagnés. Ils ne l’ont pas été. » Selon lui, le projet respecte un certain nombre d’impératifs en matière d’environnement. « À mes yeux, les problèmes environnementaux sont beaucoup plus importants là où se trouve l’aéroport actuel, au bord d’une grande réserve ornithologique classée Natura 2000. L’argument écologique ne tient pas. »

Toujours aussi impliqué sur le sujet, l’ancien chef de gouvernement fait savoir qu’il sera « présent à la manifestation aux côtés de ceux qui attendent une décision claire », le 13 décembre à Paris.