Laurent Wauquiez a été élu dimanche 10 décembre dès le premier tour président des Républicains (LR) en recueillant 74,64% des suffrages exprimés, contre 16,11% pour Florence Portelli et 9,25% pour Maël de Calan, a annoncé la Haute autorité chargée du scrutin.

La participation à ce scrutin est plus élevée que la plupart de pronostics, avec 99 597 votants, soit une participation de 42,46% des 234 556 adhérents des Républicains.

Ces résultats sont une bonne rampe de lancement pour l’ancien ministre et actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Avec une participation correcte, en tout cas plus haute que prévue, il n’arrive pas à la tête d’une coquille vide comme le laissait supposer ses détracteurs.

Même si le parti est très affaibli par les défaites et les départs d’élus tentés par le macronisme, il reste environ 100 000 militants actifs. Et avec un score supérieur à celui de Nicolas Sarkozy en 2014 (l’ancien président avait réalisé 64,50 % face à Bruno Le Maire et Hervé Mariton), il évite les procès en illégitimité. Une victoire étriquée ou, pire, un ballottage face à deux candidats très peu connus, aurait singulièrement compliqué ses premiers pas à la tête de LR.

Le score de ses adversaires, une bonne nouvelle

Le score de ses adversaires est aussi une bonne nouvelle pour Laurent Wauquiez. Alors qu’il est considéré comme un diviseur, il a toute la lattitude pour leur tendre la main sans leur donner trop d’importance.

Le juppéiste Maël de Calan avait placé la barre à 10 % pour participer aux instances et peser sur la ligne du parti. Dimanche soir, il a réalisé 9,25 % des voix mais a confirmé qu’il ne quitterait pas tout de suite LR. En le faisant participer, M. Wauquiez peut apparaître à moindre frais comme un rassembleur.

Mais le scrutin de dimanche montre aussi au nouveau président tout le chemin qu’il reste à accomplir. La participation a tout de même été très inférieure aux 176 608 votants du congrès de 2012 ou des 155 851 participants du scrutin de 2014. Malgré ses 16,11 %, Florence Portelli a, elle, indiqué, dimanche soir, qu’elle ne souhaitait pas participer aux instances car elle ne sait pas encore où Laurent Wauquiez veut mener le parti.

Une position qui illustre toute la défiance que suscite encore M. Wauquiez. Une défiance que cette élection confortable n’a pas fait disparaître.

Les ténors des Républicains saluent « un succès »

Plusieurs ténors des Républicains se sont félicités des résultats. « On nous annonçait une participation de quelques dizaines de milliers, de 50 000 disait-on, nous avons eu à peu près 100 000 votes. C’est un succès », a salué le secrétaire général du parti, Bernard Accoyer. « Avec plus de 100 000 votants, l’élection à la présidence des Républicains est un succès, a renchéri Bruno Retailleau, président du groupe les Républicains au Sénat. C’est surtout un désaveu cinglant à tous ceux qui nous ont seriné que la droite française avait coulé corps et bien depuis l’élection d’Emmanuel Macron ».

« Il n’existe jamais de combat gagné d’avance. En remportant brillamment et dès le premier tour la présidence des Républicains, avec 74,64% des suffrages, Laurent Wauquiez a démontré toute sa force et sa capacité à rassembler notre famille politique, a salué Eric Ciotti, secrétaire général adjoint du parti. Cette victoire lui donnera l’élan nécessaire pour reconstruire, en réunissant les diverses sensibilités des Républicains ».

Le président du Sénat et l’un des ténors du parti Gérard Larcher a de son côté affirmé qu’« il faut maintenant rassembler toutes les sensibilités et reconstruire autour d’un projet [...] C’est le défi que nous devons ensemble relever, c’est le travail que devra engager une équipe diverse et renouvelée autour de Laurent Wauquiez ».

Comment Laurent Wauquiez a pris la tête de la droite française
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