Ryan Lizza a démenti les accusations de harcèlement sexuel. / NEILSON BARNARD / GETTY / AFP

Ironie du sort pour le magazine qui a été à la pointe des révélations sur Harvey Weinstein. Le New Yorker a licencié lundi 11 décembre le journaliste politique Ryan Lizza, accusé de harcèlement sexuel. Celui-ci avait fait parler de lui en juillet pour une interview qui avait contribué à abréger le passage d’Anthony Scaramucci comme directeur de la communication de la Maison Blanche.

« Le New Yorker a récemment appris que Ryan Lizza avait eu ce que nous croyons être un comportement sexuel inapproprié. Nous avons examiné le cas et, en conséquence, avons rompu nos liens avec lui », a fait savoir le magazine dans une brève déclaration, sans donner plus de précisions. Dans la foulée, la chaîne CNN, sur laquelle M. Lizza intervenait régulièrement, a également déclaré qu’il « n’apparaîtrait plus à l’antenne », le temps « de se pencher sur ce dossier ».

Un démenti balayé par l’avocat de la victime

Dans une réaction transmise au site The Daily Beast, Ryan Lizza a néanmoins contesté ces allégations et affirmé que le magazine avait « décidé de décrire comme inappropriée une relation empreinte de respect avec une femme que j’ai fréquentée ». « Cette décision, prise à la hâte et sans enquête approfondie sur les faits pertinents, était une terrible erreur », a-t-il poursuivi.

Douglas Wigdor, avocat de la victime présumée de M. Lizza, restée anonyme, a balayé le démenti du journaliste, soulignant que sa cliente avait rapporté ses agissements « pour qu’il soit tenu responsable et dans l’espoir d’aider d’autres victimes potentielles ».

C’est le premier cas de harcèlement connu au New Yorker, dont un autre journaliste, Ronan Farrow, a été à la pointe des révélations sur les accusations d’agressions sexuelles visant Harvey Weinstein, contribuant à faire du producteur un paria d’Hollywood.