L’entreprise Triskalia, à Plouagat (Côtes-d’Armor), en juin 2015. / DAMIEN MEYER / AFP

Les conserves D’Aucy et les légumes Prince de Bretagne sont sur le point de convoler. Les bans de ce mariage ont été publiés, mardi 12 décembre. Des noces entièrement bretonnes. C’est d’ailleurs à l’hôtel de région, à Rennes, que l’union des deux coopératives agricoles propriétaires de ces marques connues du grand public – en l’occurrence le groupe D’Aucy et Triskalia –, a été scellée. En présence de Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne.

La fusion de ces deux groupes devrait donner naissance à la première coopérative agricole bretonne. Une position que revendiquait déjà Triskalia, mais qui se renforce encore un peu plus. En effet, la coopérative Triskalia, dont le siège se trouve à Landerneau (Finistère), a affiché en 2016 un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros.

Née en 2010 de la fusion de trois entités (Cam 56, Coopagri Bretagne et l’Union Eolys), elle dispose d’un spectre d’activités large allant des légumes Prince de Bretagne aux poulets Ronsard, en passant par la viande Socopa, le porc, la nutrition animale, les pommes de terre, les céréales ou encore les jardineries.

Elle est aussi actionnaire de Laïta, issue du rapprochement des activités laitières de trois coopératives du Grand Ouest : Even, Terrena et Triskalia. Laïta possède les marques Paysan Breton, Mamie Nova ou Régilait. Au total, Triskalia fédère 16 000 agriculteurs adhérents et emploie 4 800 salariés.

Fortes turbulences

La coopérative D’Aucy, quant à elle, a vécu plusieurs années de fortes turbulences. Son chiffre d’affaires a fondu pour atteindre 1,2 milliard d’euros en 2016, mais elle a renoué avec les bénéfices. Le groupe, dont le siège est sis à Theix (Morbihan) revendique 9 000 adhérents et emploie 4 200 salariés.

Elle a choisi de prendre en 2015 le nom de sa célèbre marque de légumes en conserve, D’Aucy – sa principale activité, avec la production d’œufs et d’ovoproduits, mais aussi de plats cuisinés. Une manière de tourner la page après l’épisode douloureux de la faillite de sa filiale de produits de viande porcine GAD. Elle s’appelait alors Cecab.

Sous ce nom, la coopérative, dont les comptes avaient basculé dans le rouge, avait été contrainte de fermer en 2014 l’abattoir de Lampaul-Guimiliau et de céder celui de Josselin à Intermarché.

Cette année, D’Aucy a tenté de reprendre William Saurin, la filiale conserves du groupe Financière Turenne Lafayette, en pleine déconfiture financière après la mort de sa propriétaire, Monique Piffaut. Elle s’était alliée au fonds d’investissement LBO France pour donner du poids à son offre. Las ! Le tribunal n’a pas tranché en leur faveur. D’Aucy a donc finalement opté pour un mariage en Bretagne.