Un immeuble à Paris, dans le XVIe arrondissement. / Jérôme Porier

Le Conseil constitutionnel doit prendre position dans les prochains jours à propos de la résiliation annuelle de l’assurance pour l’ensemble des contrats de prêts immobiliers, y compris pour les contrats en cours depuis plusieurs années, une mesure qui doit entrer en vigueur le 1er janvier 2018. Dans ce contexte, Meilleurtaux.com publie un sondage éloquent qui montre la méconnaissance que les Français ont du sujet.

Parmi ceux qui savent avoir une assurance avec leur crédit immobilier, 84 % déclarent avoir pris celle de leur banque. « Ce chiffre est éloquent car on peut penser que ceux qui ne se savent pas qu’ils ont une assurance ou qui pensent ne pas en avoir ont pris celle de leur banque sans même s’en rendre compte. Malgré l’arsenal législatif visant à favoriser la concurrence, il y a encore près de neuf Français sur dix qui prennent l’assurance dans la banque qui fait le prêt ! », explique Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com.

Une méconnaissance du coût réel

Concernant le coût mensuel de l’assurance-emprunteur, ils sont un tiers à ne pas connaître le montant dont ils s’acquittent tous les mois, et ce chiffre est encore un peu plus mauvais quand on pose la question sur le taux de l’assurance, puisque près de la moitié, 49 %, ne le connaît pas, même à peu près. « Malgré les nombreux articles publiés dans la presse sur ce sujet, la méconnaissance des détenteurs d’un crédit immobilier sur ce que coûte en euros l’assurance tous les mois est réelle, et encore plus quand il s’agit d’exprimer ce coût en pourcentage du crédit », remarque Hervé Hatt, président de Meilleurtaux.com.

Et à la question : peut-on changer d’assurance-emprunteur ?

  • Pour 35 % des personnes interrogées, c’est possible mais ils ne savent pas à partir de quand ;
  • 19 % pensent que c’est possible depuis le début de l’année 2017 ;
  • 17 % pensent que ce n’est pas possible, mais sans certitude ;
  • 14 % pensent que c’est possible depuis 2014 ;
  • et seulement 12 % pensent que ce sera possible à partir du 1er janvier 2018, ce qui est la bonne réponse.

« A la lecture de ces résultats, il semble évident que la multiplication des lois, amendements et allers-retours juridiques sur le sujet ont contribué à “perdre” le consommateur », poursuit Mme Bernier. L’adoption d’un texte clair avec le fameux amendement Bourquin – qui a pour but de permettre à l’ensemble de détenteurs d’un crédit immobilier de changer d’assurance en cours de prêt –, permettrait enfin de clarifier les choses. L’un des enjeux de cette mesure, et du recours déposé devant le Conseil constitutionnel, est précisément la mise en place d’un dispositif clair et lisible par tous.

A la question cruciale : envisagez-vous de changer d’assurance emprunteur sachant que cela vous permettrait de réaliser des économies ? Ils répondent :

  • oui à 55 % si le gain est important ;
  • oui à 31 % si ce n’est pas trop compliqué ;
  • seuls 15 % répondent non ou probablement pas.

Conclusion : quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel, il faudra enfin déployer une information simple et compréhensible sur le sujet. Et mettre en avant les procédures et les gains potentiels.