L’essentiel

  • Il s’agit d’un rapport très attendu. Les trois médiateurs chargés par le gouvernement de sortir de l’impasse que constitue le dossier de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont rendu leur conclusion, mercredi 13 décembre, au premier ministre, Edouard Philippe, quant à la construction ou non d’un nouvel aéroport.
  • Selon les médiateurs, les options posées sur la table, à savoir la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou un réaménagement de celui de Nantes-Atlantique, sont toutes deux « raisonnablement envisageables », renvoyant ainsi la balle au gouvernement.
  • Le premier ministre a confirmé mercredi que le gouvernement prendra une décision « claire » et « assumée d’ici la fin du mois de janvier ».

Un dossier bloqué depuis cinquante ans

Lancé au milieu des années 1960 puis relancé en 2000, le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes se trouve aujourd’hui au point mort. Pour déminer ce dossier, le gouvernement a nommé au début du mois de juin trois médiateurs – Anne Boquet, Michel Badré et Gérald Feldzer –, pour une mission de six mois.

Après avoir auditionné près de 200 personnes, ceux-ci ont étudié les deux options – un nouvel aéroport ou l’aménagement de celui de Nantes – en examinant l’activité économique, l’emploi, l’aménagement du territoire, l’impact sur l’environnement de ces deux projets. Si elles sont « raisonnablement envisageables », selon le rapport rendu mercredi, chacune a au moins « un handicap significatif » :

  • Les nuisances sonores « significatives » en cas de réaménagement de Nantes-Atlantique ;
  • L’accroissement incontestable de « l’artificialisation des espaces agricoles et naturels ainsi que l’étalement urbain » en cas de poursuite du projet de Notre-Dame-des-Landes.

Mais dans ce dossier, « la première nécessité est celle d’une décision de l’Etat, qui n’a que trop tardé », jugent les médiateurs, qui préconisent l’évacuation de la « zone à défendre » (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes, occupée par 200 à 300 personnes, dès que l’exécutif aura tranché entre les deux options.

Le chiffre

250 millions à 350 millions d’euros

C’est le surcoût qu’engendrerait la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes par rapport au seul réaménagement de l’actuel aéroport. Selon les médiateurs, la première option est évaluée à 730 millions d’euros, tandis que la deuxième coûterait entre 365 millions et 460 millions d’euros.

La citation

« Sur le fond, je suis extrêmement soulagée, c’est une grande satisfaction intellectuelle, car le rapport dit que Nantes-Atlantique est une véritable option et qu’elle n’a pas été étudiée. »

Françoise Verchère, la coprésidente d’un collectif d’élus opposés au transfert vers Notre-Dame-des-Landes, le Cédpa, s’est félicitée de la conclusion de ce rapport.

Et ensuite ?

Lors d’un point presse, mercredi à la mi-journée, le premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé que le gouvernement prendrait « d’ici à la fin du mois de janvier une décision » qui sera « claire » et « assumée ». Cette décision « doit nous permettre […] de garantir un retour à la normale, notamment s’agissant des questions relatives à l’ordre public », a-t-il ajouté, évoquant la ZAD. L’exécutif devra mobiliser des milliers de gendarmes pour évacuer les zadistes, qui se préparent depuis des mois à un affrontement violent avec les forces de l’ordre.

Pour aller plus loin

Quelle est vraiment la nature du projet de Notre-Dame-des-Landes ? Pourquoi suscite-t-il autant d’opposition ? Nous avons tenté de retranscrire les principaux arguments des « pro » et des « anti » sous forme d’une conversation SMS.

Alors que le gouvernement doit annoncer une décision d’ici fin janvier dans ce dossier, nous avons tenté de résumer les enjeux sous forme de chiffres.

Dans une interview au Monde, Emmanuel Macron est notamment revenu sur le dossier Notre-Dame-des-Landes.