Mme Berra fut secrétaire d’Etat chargée des aînés (2009-2010), puis de la santé (2010-2012) avec comme ministre de tutelle Xavier Bertrand, qui a annoncé lundi son départ des Républicains. / FRED DUFOUR / AFP

En désaccord avec le projet de Laurent Wauquiez, le nouveau président des Républicains, l’ancienne secrétaire d’Etat Nora Berra annonce, mercredi 13 décembre, son départ du parti.

« Je quitte Les Républicains après une réflexion sur ce que devient ce parti. » « Non pas qu’une droite qui s’assume me dérange. Sarkozy avait assumé cette droite. Mais (avec Laurent Wauquiez) la différence est énorme. »

Mme Berra fut secrétaire d’Etat chargée des aînés (2009-2010), puis de la santé (2010-2012) avec comme ministre de tutelle Xavier Bertrand, qui a annoncé lundi son départ des Républicains.

A l’époque, « c’était une droite ouverte, unie au centre, une droite sociale. Et lorsque j’ai pu exercer des responsabilités, j’ai toujours porté une action foncièrement sociale, vers les plus fragiles ». « Une droite qui mettait en avant la diversité des talents, des lignes politiques et la diversité des origines », a expliqué l’élue lyonnaise.

Elue sur les liste conduites par Laurent Wauquiez

Mme Berra a été élue en 2015 conseillère régionale d’Auvergne-Rhône-Alpes sur les listes conduites par Laurent Wauquiez. « A ce moment-là, le parti était tenu par une équipe dirigeante respectant les diverses sensibilités », « il y avait un équilibre », se justifie-t-elle aujourd’hui.

Mais « le projet porté par Laurent Wauquiez est pour moi un projet de fermeture, une ligne où l’outrance a pris le pas sur la droite sociale et humaniste que je compte encore défendre. C’est une droite droitisée, dénuée d’équilibre, dans l’outrance sur les questions d’immigration et d’identité, avec de la critique permanente, une critique sans mesure ».

Membre du bureau politique du parti, Mme Berra n’a pas voté dimanche lors de l’élection interne. « Je ne pouvais pas cautionner ce processus », notamment « l’absence de débats » avec les autres candidats, Florence Portelli et Maël de Calan. Elle explique aussi avoir été « très mal à l’aise avec la consigne du ni-ni lors de l’élection présidentielle ».

Pour l’avenir, elle dit que « la majorité du conseil régional, c’est une majorité LR-divers droite-apparentée. Je vais voir, je ne me suis pas encore projetée. Pour le moment, ma décision est là ».

Réplique de l’entourage de Laurent Wauquiez

L’entourage du nouveau président des Républicains a réagi sèchement : « Elue en 2015 sur liste Wauquiez pour toucher des indemnités, et maintenant choquée par la ligne qu’il incarnerait. Cette droite sans valeurs appartient au passé. »

M. Wauquiez a dévoilé mercredi les premiers visages de son équipe dirigeante, composée de « gens qui venaient du gaullisme mais aussi du centrisme, des libéraux mais aussi de la droite sociale ». La députée du Doubs Annie Genevard, ex-soutien de François Fillon, a été nommée secrétaire générale du parti.