Le viol comme arme de répression. L’ONG Human Rights Watch a dénoncé, jeudi 14 décembre, de « nombreux » viols commis au Kenya, notamment par les forces de sécurité, durant un feuilleton électoral de près de quatre mois émaillé de violences et marqué par l’invalidation en justice d’un scrutin présidentiel.

« Environ la moitié des femmes interrogées ont dit avoir été violées par des policiers ou des hommes en uniforme », a indiqué l’ONG dans un rapport, précisant avoir mené des entretiens avec soixante-cinq femmes, trois filles et trois hommes ayant subi des agressions sexuelles de diverses natures. « D’autres survivants disent avoir été violés par des civils », a assuré HRW, soulignant que le but de son rapport n’est pas d’établir une liste exhaustive des cas de violences sexuelles mais d’illustrer cette triste tendance par quelques exemples documentés en détail.

« De graves violations des droits de l’homme »

La moitié des viols recensés dans ce rapport sont des viols collectifs, a ajouté l’ONG, selon laquelle « de nombreuses attaques ont été accompagnées d’actes de torture et de violences physiques, alors que certains assaillants ont soumis leurs victimes par des menaces verbales ou en pointant vers elles leurs fusils ou leurs couteaux ».

« Les assaillants ont également violenté les enfants ou les époux des femmes durant certaines attaques », a précisé la même source, soulignant que « les récentes élections kényanes ont été marquées par des violences et de graves violations des droits de l’homme, surtout dans des bastions de l’opposition », dans l’ouest du pays, dans les bidonvilles de Nairobi et sur la côte kényane.

Au moins cinquante-huit personnes ont été tuées entre le 8 août et la fin novembre dans les violences ayant accompagné le processus électoral, en grande majorité dans la répression de manifestations de l’opposition par la police, selon un décompte de l’Agence France-Presse.