Le président russe Vladimir Poutine, durant la conférence de presse à Moscou, le 14 décembre. / Alexei Nikolsky / AP

Donald Trump, Corée du Nord ou encore le développement de l’Arctique… Pour sa conférence de presse annuelle qui a duré près de quatre heures, jeudi 14 décembre, le président russe Vladimir Poutine, a évoqué de nombreux sujets locaux et internationaux devant plus de 1 600 journalistes à Moscou.

Ce show médiatique intervient alors que M. Poutine a annoncé début décembre sa candidature à un quatrième mandat à la présidentielle de mars prochain. Tour d’horizon des sujets évoqués.

  • Vladimir Poutine se pose en garant de la stabilité de la Russie

Au Kremlin depuis 2000 – avec une pause de 4 ans en tant que premier ministre –, Vladimir Poutine, candidat pour un nouveau mandat de président, s’en est notamment pris à une opposition marginalisée et accusée de pousser la Russie dans le chaos. Alors qu’il a affirmé souhaiter un système politique « concurrentiel », M. Poutine a été interrogé par la candidate libérale à la présidentielle, Ksenia Sobtchak, accréditée en tant que journaliste de la chaîne indépendante Dojd.

Elle l’a notamment interpellé sur les entraves rencontrées par le principal opposant Alexeï Navalny et les assassinats de personnalités critiques du pouvoir. « Le pouvoir n’a peur de personne », a lancé le président russe, évoquant ensuite l’exemple de l’Ukraine où la rivalité entre le président Petro Porochenko et l’opposant Mikheïl Saakachvili entraîne une grave crise politique Kiev ces dernières semaines.

« Vous voulez avoir des dizaines de Saakachvili qui courent sur nos places ? (…) Que de tels Saakachvili déstabilisent la situation dans le pays ? Vous voulez que nous ayons des tentatives de coup d’Etat ? (…) Je suis convaincu qu’une majorité de citoyens russes ne le veut pas et ne le permettra pas. »
  • Les accusations d’ingérence russe aux Etats-Unis « inventées » pour « délégitimer » Trump

Au cours de cette conférence de presse, le président russe a répondu aux questions sur les soupçons d’ingérence russe au cours de la campagne présidentielle américaine en 2016. Mais pour M. Poutine, « tout cela été inventé par des gens qui se trouvent dans l’opposition à Trump pour délégitimer son travail ».

L’enquête, menée depuis le mois d de mai par un procureur spécial américain, Robert Mueller, s’est accélérée ces dernières semaines avec l’inculpation de Michael Flynn, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, qui a reconnu avoir menti au FBI sur le contenu de discussions téléphoniques avec l’ambassadeur russe alors en place à Washington. M. Flynn a depuis accepté de coopérer avec la justice. « Faut-il interdire tout contact lors des processus électoraux dans le monde entier ? », s’est notamment interrogé M. Poutine.

« On accuse notre ambassadeur d’avoir discuté avec quelqu’un mais c’est une pratique habituelle dans le monde. Quand des représentants diplomatiques, voire des membres du gouvernement rencontrent des candidats ou leurs équipes, discutent avec eux des perspectives de développement pour comprendre ce qu’ils comptent faire quand ils arriveront au pouvoir, comment faut-il réagir ? En quoi est-ce extraordinaire et pourquoi cela doit-il relever tout de suite de l’espionnite ? »
  • Sur la Corée du Nord, Vladimir Poutine salue la « prise de conscience » des Etats-Unis

Au cours de cette conférence de presse qui a duré près de quatre heures, Vladimir Poutine a été interrogé sur la déclaration du secrétaire d’Etat américain, Rex Tillerson, qui s’est dit prêt à entamer des discussions avec la Corée du Nord « sans condition préalable ». Le président russe a salué la « prise de conscience » des Etats-Unis dans ce dossier.

« Il s’agit d’un très bon signal, qui montre qu’il y a chez les autorités américaines une avancée vers une prise de conscience de la réalité. (…) Nous estimons qu’il faut, des deux côtés, cesser d’aggraver la situation (…) Il suffit d’un tir (de missile) de la Corée du Nord pour que la situation devienne catastrophique. »
  • Le développement économique de l’Arctique, une priorité pour Poutine

La croissance économique de la Russie passera-t-elle par l’Arctique ? Le président russe voit comme une priorité le développement de la région polaire. « Se trouvent là nos principales ressources minérales mais leur mise en valeur doit aller parallèlement avec la défense de la nature » dans cette « région sensible », a poursuivi M. Poutine.

Mais le lancement par le président russe la semaine dernière du gigantesque projet Yamal, qui vise à construire une usine de liquéfaction de gaz en Arctique, inquiète déjà de nombreuses associations de défense de l’environnement.