Heinz-Christian Strache (FPÖ) et Sebastian Kurz lors de leur conférence de presse commune à Vienne, le 15 décembre. / LEONHARD FOEGER / REUTERS

Le conservateur Sebastian Kurz et Heinz-Christian Strache du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) ont annoncé, vendredi 15 décembre, être parvenus à un accord de gouvernement « pour les cinq prochaines années ». Le texte, fruit de pourparlers engagés depuis la fin d’octobre, ouvre les portes de la chancellerie au jeune dirigeant chrétien-démocrate et signe un retour de l’extrême droite au gouvernement autrichien.

Vainqueur des élections législatives du 15 octobre, M. Kurz a engagé neuf jours plus tard des pourparlers gouvernementaux exclusifs avec le FPÖ en vue de devenir, à 31 ans, le plus jeune dirigeant au monde. Le succès de ces négociations était largement anticipé, M. Kurz s’étant rapproché, durant sa campagne, des thématiques chères au FPÖ.

L’investiture du nouveau gouvernement par le président de la République Alexander Van der Bellen est prévue lundi, après la ratification formelle du pacte de coalition par les deux partis samedi.

Le FPÖ a lissé son image

Le FPÖ avait déjà gouverné avec les conservateurs de 2000 à 2007, une arrivée au pouvoir qui avait alors donné lieu à l’adoption durant quelques mois de sanctions européennes. Un scénario jugé, cependant, très improbable aujourd’hui, dans un contexte de montée des partis populistes et antimigrants et alors que M. Strache, 48 ans, a veillé à lisser l’image de sa formation.

M. Kurz s’est, pour sa part, porté garant de ce que son gouvernement conserverait « une forte orientation européenne », malgré le scepticisme traditionnellement affiché par le FPÖ dans ce domaine.