LES CHOIX DE LA MATINALE

Au menu de ce week-end : un « objet scénique non identifié » au Théâtre du Rond-Point ; la danse électro version Blanca Li à la Maison des arts de Créteil ; des conteurs de père en filles à l’Institut des cultures d’islam ; un week-end festif de clôture pour l’Année France-Colombie au Centquatre ; des visites contées dans vingt-et-un monuments nationaux ; le Roi-Soleil vu par Robyn Orlin au Théâtre de la Cité internationale.

THÉÂTRE. L’inénarrable « Conférence de choses » en intégrale au Rond-Point, à Paris

« Conférence de choses », par François Gremaud et Pierre Misfud. / 2B COMPANY

Avec la « Conférence de choses », c’est un OSNI (« objet scénique non identifié ») totalement réjouissant qui se pose au Théâtre du Rond-Point, à Paris, après avoir pas mal vadrouillé un peu partout, et notamment dans le « off » à Avignon.

Un bijou d’absurde et d’humour suisses, cogité par le metteur en scène François Gremaud et le comédien Pierre Misfud, qui s’y sont mis à deux pour imaginer cette série de neuf vraies-fausses conférences qui, en parlant de tout, parlent de rien, et, en parlant de rien, parlent de tout, de Victor Hugo à Woody Allen, des bonbons Haribo au bobsleigh, des migrants aux poissons qui marchent au fond de la mer.

La bonne nouvelle, c’est que cette gourmandise, qui peut se déguster épisode par épisode chaque soir, est, pour les vrais gourmands d’expériences à la Marcel Duchamp, proposée en intégrale dimanche 17 décembre. Fabienne Darge

« Conférence de choses », par François Gremaud et Pierre Misfud. Théâtre du Rond-Point, 2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt, Paris 8e. Tél. : 01-44-95-98-21. Samedi 16 décembre à 20 h 30 et dimanche 17 décembre, l’intégrale des neuf conférences à 11 heures. Durée : 9 heures. Tarif : 31 €.

SPECTACLE. Blanca Li repique à la danse électro à la Maison des arts de Créteil

« Elektrik Masters », de Blanca Li. / MAGALI BRAGARD

Après son spectacle Elektro Kif (2010) et son film Elektro Mathematrix (2016), Blanca Li repique à la danse électro – d’abord appelée « tecktonik » au début des années 2000 avant que le mot ne devienne une marque commerciale – avec un nouvel opus intitulé Elektrik Masters. Elle y met en scène et signe un hommage à cette brochette de huit danseurs de haut vol qui l’accompagnent depuis sept ans.

Tous au top de la danse électro qu’ils ont découverte alors qu’ils étaient lycéens, ils se sont non seulement inventé une identité et un style mais sont devenus des artistes à part entière. S’ils ont conservé l’intense fraîcheur d’Elektro Kif, cette nouvelle production coup de chapeau à leur parcours et leur virtuosité devrait réjouir tous les publics. Rosita Boisseau

« Elektrik Masters », de Blanca Li. Maison des arts, place Salvador-Allende, Créteil. Tél. : 01-45-13-19-19. Jusqu’au 22 décembre, à 20 heures. Tarifs : de 5 € à 22 €.

ARTS DU RÉCIT. Les histoires de famille des Darwiche conteurs à l’Institut des cultures d’islam, à Paris

Layla, Jihad et Najoua Darwiche en trio avec les « Darwiche conteurs ». / DENIS WOEFFRAY

Chez les Darwiche, le conte est une histoire de famille depuis des générations. Le père, Jihad, né dans un village du Sud-Liban, a été bercé toute son enfance par les récits traditionnels d’Orient que lui racontait sa mère. Et il les a lui-même transmis à son tour à ses deux filles, Layla et Najoua.

Rien de très étonnant donc qu’ils se retrouvent régulièrement en trio pour se produire ensemble sur scène dans un spectacle intitulé Les Darwiche conteurs, un voyage familial au cœur de l’Orient, joué pour la première fois en mai 2014 à l’occasion d’une carte blanche au festival Arabesques de Montpellier. Unis par une même passion, la parole, et par un héritage commun, les contes populaires arabes, le père et ses deux filles embarquent le public dans un voyage poétique au Moyen-Orient. Un récit à trois voix à découvrir en famille (à partir de 12 ans). Cristina Marino

« Les Darwiche conteurs, un voyage familial au Moyen-Orient », de et avec Jihad, Layla et Najoua Darwiche. Institut des cultures d’islam (ICI) Goutte-d’Or, 56, rue Stephenson, Paris 18e. Tél. : 01-53-09-99-84/82. Vendredi 15 décembre à 20 h 30. Durée : 1 heure 30. Tarifs : 8 € et 10 €.

FIESTA. Le final de l’Année France-Colombie au Centquatre, à Paris

Mitú - Punta del Este HD
Durée : 04:44

Après quelque 300 événements dans une cinquantaine de villes côté français, la saison culturelle croisée France-Colombie se termine par un week-end festif au Centquatre.

Samedi soir, la nouvelle génération de la musique colombienne sera à l’honneur, avec Crew Peligrosos (rap et cumbia) et une nuit électronique programmée par Nuits sonores (la tribal house caribéenne de Ghetto Kumbé, la techno de la jungle de Mitu et l’électro cumbia d’El Leopardo). Au menu également : des spécialités culinaires colombiennes et divers ateliers.

Le dimanche après-midi, la fête se poursuivra par un bal et un brunch colombiens, avec le chanteur Yuri Buenaventura, les danseurs Swing Latino (qui initieront le public à la salsa de Cali), le groupe Salsos et le DJ Emile Omar de Radio Nova. A noter que ce week-end se termine également l’exposition « Cosmopolis », qui explore les pratiques artistiques collaboratives actuelles, et présente cinq collectifs de Bogota, Medellin et Cali en résidence en France : La Agencia, Por Estos Dias, Casa Tres Patios, Colectivo Circular et Arquitectura Expandida. Emmanuelle Jardonnet

Les 16 et 17 décembre au Centquatre, 5, rue Curial, Paris 19e. Soirée de clôture le samedi à partir de 21 heures (25 € tarif plein, 20 € tarif réduit et 15 € pour les abonnés). Le dimanche, brunch (de 12 heures à 14 heures, payant), bal et concerts gratuits. « Cosmopolis », jusqu’au 18 décembre, de 11 heures à 21 heures au Centre Pompidou, 10 €.

ANIMATIONS DE NOËL. Les monuments nationaux ouvrent leurs portes aux histoires, à Paris et en province

« Contes & Histoires » au château de Rambouillet, édition 2014. / CENTRE DES MONUMENTS NATIONAUX (CMN)

Sous l’intitulé « Contes & Histoires », le Centre des monuments nationaux propose une initiative originale pour les vacances de Noël : un riche programme d’animations, d’ateliers, de spectacles, de visites contées, de lectures afin de permettre de découvrir en famille plusieurs sites historiques.

A partir du dimanche 17 décembre, vingt-et-un monuments participent à cette manifestation, jusqu’alors francilienne, mais qui s’étend désormais sur l’ensemble du territoire hexagonal. Au Palais du Tau à Reims, Navette la marionnette servira de guide pour découvrir l’histoire des tapisseries ; à l’abbaye du Mont-Saint-Michel, c’est le gentilhomme Echivard de Chabanais en habit du XVIIIe et avec perruque qui fera visiter sa « modeste » demeure ; les remparts de la Cité de Carcassonne serviront de décor à vos aventures dans la peau d’un héros du Moyen Age ; dans le cadre de l’année franco-russe du tourisme culturel (2016-2017), plusieurs voyages au pays des tsars seront proposés à la basilique cathédrale de Saint-Denis ou au château de Champs-sur-Marne ; l’imaginaire médiéval sera également très présent, notamment au château de Vincennes et à l’abbaye du Thoronet dans le Var. C. Mo.

« Contes & Histoires », programme d’animations pour le jeune public dans vingt-et-un monuments nationaux durant les vacances de Noël, du 17 décembre au 7 janvier 2018. Entrée et animations gratuites pour les enfants, tarification spécifique à chaque monument pour les adultes. Réservations indispensables auprès des monuments.

DANSE. Le Roi-Soleil vu par Robyn Orlin au Théâtre de la Cité internationale, à Paris

« Oh Louis…We Move From the Ballroom to Hell While We Have to Tell Ourselves Stories at Night So That We Can Sleep… », de Robyn Orlin. / STUDIO HABEAS CORPUS

Elle l’a intitulée : Oh Louis… We Move From the Ballroom to Hell While We Have to Tell Ourselves Stories at Night So That We Can Sleep… Comme à son habitude, la chorégraphe et metteuse en scène sud-africaine Robyn Orlin aime les titres à rallonges et points de suspension pour mieux tenter de saisir une pensée qui file vite.

La fine analyste critique de la culture dominante s’attaque dans ce nouvel opus au monarque absolu et formidable danseur que fut Louis XIV. Pour celle qui vit maintenant en Europe, tenter de comprendre l’évolution de la scène artistique française passe par l’étude de celui qui créa l’école de danse de l’Opéra national de Paris mais aussi, rappelle Orlin, le « Code noir », qui a statué sur l’esclavage.

Pour ce spectacle très documenté qui plonge aux racines de l’école française du classique, elle a demandé au danseur étoile de l’Opéra national de Paris, Benjamin Pech, de collaborer avec elle. Entre théorie et technique, retour sur l’histoire de Louis, le Roi-Soleil. R. Bu.

« Oh Louis… We Move From the Ballroom to Hell While We Have to Tell Ourselves Stories at Night So That We Can Sleep… », de Robyn Orlin. Théâtre de la Cité internationale, 17, boulevard Jourdan, Paris 14e. Jusqu’au 22 décembre, à 20 h 30. Tarifs : de 7 € à 29 €.