Vue de l’exposition d’Hiroshi Sugimoto « Surface Tension ». / COURTESY MARIAN GOODMAN GALLERY

Voilà près de quarante ans qu’Hiroshi Sugimoto regarde la mer. Toutes les mers. De la baie de son enfance à la Tasmanie, il a posé cent fois son appareil photo devant ces horizons changeants, saisissant, à travers les mille nuances de son noir et blanc, le passage du temps autant que le paysage.

A chaque fois, l’artiste japonais, célèbre aussi pour ses photographies de cinéma à l’écran vide, applique un système intangible : ses Seascapes sont strictement coupés en deux, entre air et mer. Voir plusieurs de ces images rassemblées relève à la fois du vertige et d’un sentiment de profonde sérénité, tous deux ­magnifiés par l’accrochage parfait que lui consacre la galerie Goodman. D’océans moutonneux en vagues sages,­ ­d’irradiations lunaires en ciels chargés, le regard suit cette ­ligne sans cesse rompue, passant d’une fenêtre à l’autre au gré d’un éclairage théâtral.

La galerie présente aussi cinq ­sculptures en verre optique : ces sortes de pagodes miniatures encapsulent dans leur transparence d’autres mers que l’œil ne décerne qu’en s’en approchant. Entre globe oculaire et globe terrestre, une tentative de rapprochement.

« Surface Tension », Hiroshi Sugimoto, galerie Marian ­Goodman, 79, rue du Temple, Paris 3e. Du mardi au samedi de 11 à 19 heures. Jusqu’au 22 décembre. www.mariangoodman.com