Le président du MoDem, François Bayrou, le 16 décembre, à l’occasion du congrès du parti centriste. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

Réélu à la tête du MoDem, François Bayrou a proposé samedi 16 décembre la construction d’une « maison commune » avec La République en marche (LRM), en ouverture du congrès du parti centriste. Dans son viseur : les élections européennes de 2019 et les municipales de 2020.

« Je veux défendre l’unité de la majorité, je suis pour que la majorité constitue une maison commune, que se bâtisse une organisation qui nous permettra tous ensemble de préparer les échéances électorales qui viennent », a notamment affirmé le maire de Pau. Selon lui, la « complémentarité » entre le MoDem et LRM est une « donnée essentielle » pour la vie politique française dans les années à venir.

Le nouveau délégué général du parti fondé par Emmanuel Macron, Christophe Castaner, et le premier ministre Edouard Philippe sont d’ailleurs venus s’adresser samedi aux près de 600 cadres et adhérents du MoDem présents dans ce congrès qui se déroulait dans un hôtel parisien.

Une quarantaine de députés MoDem

M. Bayrou a ensuite demandé aux 13 000 adhérents du MoDem d’élaborer un « nouveau projet social pour le pays ». Un projet qui devra avoir le souci de l’équilibre entre dimension économique et « exigence de justice », a-t-il poursuivi.

« Nous ne sommes pas les seuls dans la majorité à avoir cette marque de fabrique mais c’est notre identité et c’est pourquoi nous avons une responsabilité particulière »

Candidat à l’Elysée en 2002, 2007 et 2012, François Bayrou avait renoncé à se présenter à la dernière élection présidentielle pour soutenir Emmanuel Macron, ce qui a permis au MoDem de faire bonne figure lors des élections législatives suivantes.

Il a aujourd’hui une quarantaine de députés (47 avec cinq apparentés), une ministre, Jacqueline Gourault, auprès du ministre de l’intérieur, et une secrétaire d’Etat, Geneviève Darrieussecq, auprès du ministre des armées. Mais bien que très largement minoritaire au sein de la majorité présidentielle, le parti de François Bayrou se considère comme une boîte à idées pour l’équipe au pouvoir.

« Le MoDem est une composante de la majorité qui fait son travail de proposition, avec son identité propre. Cette différence existe : on a une fibre sociale, on représente le centre en France », dit son secrétaire général, Yann Wehrling.

Par ailleurs, le MoDem est toujours empêtré dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Les enquêteurs cherchent à savoir si le parti centriste a utilisé des fonds dévolus à l’embauche d’assistants pour ses eurodéputés afin de rémunérer en partie des cadres du mouvement employés à d’autres tâches. En octobre, le siège du MoDem avait notamment été perquisitionné dans le cadre de cette affaire.