Florian Thauvin, le 5 novembre 2017, lors d’un match de l’OM face à Caen. (AP Photo/Claude Paris, File) / Claude Paris / AP

C’est le choc de cette 17e journée de Ligue 1. Ce dimanche 17 décembre, l’Olympique lyonnais, troisième, reçoit l’Olympique de Marseille, quatrième. Pour les deux équipes, l’objectif est simple : revenir à égalité avec Monaco, vainqueur à Saint-Etienne, vendredi (4-0).

Depuis la 11e journée, ces trois équipes sont lancées dans un mini-championnat à part. Loin derrière le PSG et ses 47 points en 18 journées, elles luttent à distance pour s’octroyer la deuxième place, directement qualificative pour la phase de poules de la Ligue des champions. Avec la baisse de régime de Nantes (qui ne compte qu’une seule victoire sur les cinq dernières journées), elles comptent désormais une avance confortable sur la cinquième place (huit points avant la 18e journée).

Le classement en relief montre d’ailleurs bien l’existence d’un championnat à trois vitesses, avec les Parisiens seuls au monde en tête de championnat, devant ce trio, suivi d’un peu plus loin par Nantes et Rennes, avant l’arrivée du reste des équipes de la Ligue 1. Metz joue, seul, un autre championnat tout en bas.

Un scénario rare

Il est rare que le leader se détache si vite et que ses rivaux les plus proches soient contraints de résumer leur saison à une lutte pour la deuxième place. Depuis le passage de la victoire à trois points, lors de la saison 1994-1995, ce n’était arrivé qu’à trois reprises, dont deux sous l’hégémonie lyonnaise.

En 2005, à la même époque, Lyon (43 points) avait déjà lâché Auxerre (32), Bordeaux (31) et Lens (28). L’année suivante, les Lyonnais (46) menaient la danse devant Lens (32), Lille et Sochaux (30). Ce scénario s’est reproduit en 2015, quand le PSG de Laurent Blanc (45) dominait de la tête et des épaules un championnat où la deuxième place était occupée par le surprenant promu angevin (30), devant Caen (29) et Monaco (28).

Mais dans aucun de ces trois cas, le trio de suiveurs n’avait une telle avance sur le reste des poursuivants et ne semblait lancé dans un championnat à trois. Ce scénario est dû à la bonne première partie de saison des Lyonnais, Marseillais et Monégasques. Avec 35 points en 17 journées, ces trois équipes sont sur les bases d’une saison à 78 points. En d’autres temps, c’était un rythme de champion. Lille n’avait eu besoin que de 76 points pour remporter le titre de champion de France, en 2011.

« L’important, c’est de rester collé à ces deux équipes »

Si depuis dix ans, Marseille est l’une des équipes qui prend le moins de points à Lyon (cinq matchs nuls et quatre défaites lors des neuf dernières saisons), Marseille est performant à l’extérieur cette saison (cinq victoires en neuf rencontres) et n’a pas perdu en championnat depuis la défaite à Rennes (3-1), le 10 septembre dernier.

Les Lyonnais vivent une période plus compliquée. Les hommes de Bruno Génésio ont perdu trois de leurs cinq derniers matches contre Lille (2-1), l’Atalanta Bergame (1-0) et Montpellier (4-1), mercredi en Coupe de la ligue. Deux victoires difficiles contre Caen et Amiens en championnat (2-1 à chaque fois) ne suffisent pas à rassurer.

Pour autant, les Marseillais savent que cette rencontre sera compliquée.

« Chaque saison, quand on joue l’OL, on joue un adversaire direct, explique le gardien de l’OM, Steve Mandanda. Lyon fait partie des équipes qui sont dans le même championnat que nous. On est à égalité de points aujourd’hui donc forcément c’est alléchant. (...) L’important, c’est de rester collé à ces deux équipes (Lyon et Monaco). Lors du sprint final, on verra si on peut accrocher la deuxième place. Si on peut le faire avant, on ne va pas s’en priver. Quand on est l’OM, on doit jouer le podium mais il ne faut pas brûler les étapes. »

Reste que le grand gagnant de cette rencontre pourrait bien être devant sa télé, ce dimanche soir. Les Monégasques, vainqueurs à Saint-Etienne (0-4) en match avancé de cette 18e journée, verront au moins un de leurs deux adversaires directs perdre des points lors de cette rencontre. Les joueurs de Leonardo Jardim prendront seuls la deuxième place en cas de match nul.

Gregor Brandy