Le vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a été élu lundi 18 décembre à la tête du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis 1994, à la place du très contesté président Jacob Zuma, à deux ans d’élections cruciales pour l’avenir du parti et du pays.

M. Ramaphosa a remporté 2 440 voix, contre 2 261 à sa seule rivale, l’ancienne présidente de l’Union africaine (UA) et ex-épouse de M. Zuma, Nkosazana Dlamin Zuma, selon les résultats proclamés devant la conférence de l’ANC réunie à Johannesburg.

Soutenu par les milieux d’affaires et les centres urbains, le vice-président, militant anti-apartheid de la première heure, semblait se préparer au poste depuis sa tendre enfance.

Négociateur aux côtés de Mandela

Ancien syndicaliste féroce, négociateur de la transition démocratique aux côtés de Nelson Mandela, il était le dauphin préféré de l’icône sud-africaine, avant d’être doublé dans les années 1990 par Thabo Mbeki.

Cet échec l’avait conduit à quitter l’ANC et la vie politique un temps, pour mieux y revenir. Un détour par le secteur privé l’a rendu millionnaire — en 2015, sa fortune était estimée à 378 millions d’euros par le magazine Forbes.

Miraculeusement épargné par les scandales qui touchent le chef de l’Etat, le vice-président, érigé en chef des frondeurs, ne retenait plus les coups contre M. Zuma. « Notre mouvement va mal, le pays va mal. Nous avons beaucoup de ressources, mais plusieurs mauvaises personnes sont à des postes clés », avait-il notamment déclaré.

Figure rassurante, Cyril Ramaphosa semblait le plus à même de rassembler et de faire revenir les déçus de l’ANC dans l’escarcelle du parti.