Des migrants, au large des côtes libyennes en février 2017. / Santi Palacios / AP

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) veut évacuer de Libye les réfugiés dans des situations très vulnérables. Son représentant a annoncé, mardi 19 décembre, qu’entre 5 000 et 10 000 personnes pourraient ainsi être évacuées vers des pays tiers.

Plaque tournante pour des centaines de milliers de migrants tentant de rejoindre l’Europe par la mer, la Libye, et la question des réfugiés y résidant, est revenue dans l’actualité mi-novembre, après la diffusion par la chaîne CNN d’un reportage montrant des migrants vendus comme esclaves sur le territoire libyen.

Le Haut-Commissariat avait lancé, le 11 décembre, un appel urgent pour accueillir avant la fin de mars 2018 quelque 1 300 réfugiés « extrêmement vulnérables », bloqués en Libye, après les révélations d’abus horribles dont sont victimes les migrants dans ce pays.

L’Union africaine avait, quant à elle, exprimé au début de décembre son intention de rapatrier dans leur pays d’origine 20 000 migrants réfugiés en Libye dans les six prochaines semaines. Un rapatriement qui s’annonce comme un vrai casse-tête.

Le représentant du HCR en Libye, Roberto Mignone, fait savoir que, depuis novembre, une centaine de réfugiés ont déjà été évacués vers le Niger voisin, où leurs dossiers sont examinés par les pays d’accueil qui ne disposent pas d’ambassade fonctionnelle en Libye. A l’exception de celle de l’Italie, toutes les ambassades des pays occidentaux sont fermées depuis 2014 en raison des violences.

85 % de Syriens

En France, un groupe d’une vingtaine de réfugiés est arrivé lundi et un millier de réfugiés au total devraient être évacués avant la fin de janvier 2018. Parmi les 44 300 migrants enregistrés auprès du HCR en tant que réfugiés en Libye, 85 % sont syriens, irakiens et palestiniens et y sont établis depuis de nombreuses années.

Mais autant de personnes, qui pourraient être éligibles au statut de réfugiés, ne sont pas sur la liste du HCR, a fait savoir M. Mignone, même s’il est « difficile d’en déterminer le nombre exact », a-t-il précisé.

En Libye sont enregistrés automatiquement comme réfugiés les ressortissants d’Irak, Syrie, des Territoires occupés palestiniens, de Somalie, d’Erythrée, ainsi que les Soudanais du Darfour ou les Ethiopiens de l’ethnie Oromo, a précisé M. Mignone.

Selon le représentant, le HCR a effectué un millier de visites en 2017 dans une trentaine de centres de détention surpeuplés sous contrôle des autorités libyennes où les migrants sont détenus dans des conditions « très difficiles ».