Carnaval à Caen, en mars 2012, avec les associations étudiantes du campus 1. / Gaetan Zarforoushan / cc by 2.0

L’université de Caen Normandie a annoncé la mise en place d’une formation pour les présidents d’association étudiante, qu’ils devront obligatoirement suivre avant d’obtenir l’autorisation d’organiser des événements festifs. « La sensibilisation à l’alcool n’est, pour l’instant, pas suffisante. Et nous avons constaté qu’il fallait clairement définir ce qu’était le bizutage, et notamment la notion de consentement », explique Marc Zabalia, vice-président du conseil d’administration de l’université.

Cette décision fait suite à l’annulation, le 23 octobre, du week-end d’intégration des étudiants de seconde année de la fac de médecine. En cause, des soupçons de bizutage, lors du week-end d’intégration de 2016, qui avaient conduit la procureure de la République à ouvrir une enquête.

La formation devrait se tenir au printemps, avant les fêtes marquant la fin de l’année universitaire. Gratuite, elle consistera en deux journées de « questionnement et de mise en pratique », organisées par les centres d’entraînement aux méthodes d’éducation actives (Ceméa) de Caen.

Pour Etienne Samson, chargé de mission auprès des Ceméa :

« Les participants seront amenés à s’interroger sur les pratiques actuelles lors des soirées étudiantes. Ensuite, ils devront s’approprier le cadre juridique, autrement dit, déterminer ce qui relève ou non du bizutage et enfin définir ce qu’est une intégration bienveillante, afin d’éviter que certaines personnes ressortent abîmées de ce genre d’événements. »
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« C’est toujours instructif »

Les présidents d’association seront incités à réfléchir à d’autres thématiques, comme l’utilisation des réseaux sociaux, et l’« e-réputation », dont il est difficile de se défaire.

Pour Aline Rambaud, présidente du bureau des élèves de l’IAE (école universitaire de management) de Caen, cette formation est « une bonne chose ». Son association étudiante s’était vu annuler son week-end d’intégration, qui devait se dérouler aux mêmes dates que celui des étudiants en seconde année de l’université de médecine. « On avait trouvé cela un peu injuste, ça représentait beaucoup de travail d’organisation, se souvient l’étudiante de 21 ans. Mais on a compris que c’était pour notre bien. »

« On met tout en place pour que les soirées se déroulent bien, ajoute la secrétaire du bureau des élèves, Clémence Huet, évoquant des soirées hebdomadaires et d’autres événements réunissant une centaine d’étudiants. Mais c’est toujours instructif une formation, ça nous permet de rencontrer les autres associations et de maintenir le lien avec l’université. »