Le calendrier de l’avent Kama-sutra proposé par La Mutuelle des étudiants. / Copie d'écran LMDE / Le Monde

Et pourquoi pas « l’union du Lotus » ? Chaque jour une nouvelle position, du « missionnaire » au « nœud coulant » pour les acrobates et les aventurières, c’est l’offre de Noël sous forme de calendrier de l’avent que publie La Mutuelle des étudiants (LMDE).

Toutefois, le clin d’œil invitant à l’amour indien ne vise pas seulement à ouvrir la population estudiantine à de nouveaux horizons sexuels : « En amour, amusez-vous, mais toujours en vous protégeant et avec le consentement de votre partenaire ! », enjoint la mutuelle étudiante. Derrière chacune des positions est glissée une question, suivie de sa réponse : un message que la mutuelle entend marteler, tant est encore grande la méconnaissance des lycéens et des étudiants sur les risques encourus lors d’un rapport sexuel.

Une étude d’une autre mutuelle étudiante, la Smerep, publiée en juin 2017, soulignait en effet que l’usage du préservatif n’est pas systématique pour 37 % des lycéens et 54 % des étudiants ; 20 % affirment ne pas savoir comment l’enfiler, mais surtout 80 % sont convaincus d’avoir un partenaire stable. En cas de changement ou de partenaires multiples, 77 % reconnaissent ne pas se soumettre à un dépistage des infections sexuellement transmissibles.

Alors que la France compte 2,6 millions étudiants, 30 % d’entre eux ont encore des croyances erronées sur le sida, pensant par exemple qu’une poignée de main ou une piqûre de moustique constituent un mode de transmission. Enfin, 10 % croient aux possibilités de guérison de la maladie. Et ce, alors que 11 % des nouveaux cas de séropositivité concernent les jeunes de 15 ans à 24 ans.

Faire plaisir et se faire plaisir

Ce calendrier de l’avent est donc bien un outil ludique à mettre sous tous les yeux, jeunes et moins jeunes. Il permet de mettre à jour ses connaissances en acrobatie érotique, mais aussi et surtout de rappeler les fondamentaux d’une sexualité protégée :

– « Peut-on faire un dépistage dans un laboratoire sans ordonnance ? »

Oui ! Mais il n’est pas remboursé.

– « Quels sont les moyens de se protéger contre les infections sexuellement transmissibles ? »

Il n’y en a qu’un, le préservatif, interne (féminin) ou externe (masculin). Se retirer avant l’éjaculation ne protège ni des maladies ni d’une grossesse.

– « Est-ce plus protecteur d’utiliser deux préservatifs en même temps ? »

Non ! c’est au contraire risquer de les faire craquer par frottement, et en plus vous ne sentirez rien.

– « Les hommes homosexuels sont-ils seuls à être concernés par le sida ? »

44 % des personnes ayant découvert leur séropositivité en 2016 sont des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes. C’est loin de constituer l’ensemble des contaminations.

– « Peut-on utiliser un préservatif féminin pour un rapport anal ? »

C’est même conseillé : ce préservatif interne est en effet plus résistant et plus lubrifié.

Avant le 24 décembre, ultime jour de ce calendrier de l’avent 2017, il reste quelques positions à expérimenter et quelques conseils à recevoir pour faire l’amour, faire plaisir et se faire plaisir, en toute sécurité.