Après cinq mois d’existence, les états généraux de l’alimentation se sont conclus, jeudi 21 décembre, sur les déclarations du premier ministre, Edouard Philippe, qui en avait donné le coup d’envoi le 20 juillet.

Nicolas Hulot, ministre de la transition écologique, qui devait prononcer une allocution était absent. Certaines associations se demandant si cela signifiait qu’il « retirait sa caution aux conclusions des états généraux » dont il avait lancé l’idée.

Au cœur des discussions de ces états généraux, notamment, la question du projet de loi censé équilibrer les relations commerciales entre distributeurs, transformateurs et agriculteurs. Ces derniers espèrent qu’il mettra fin à la crise que traverse actuellement le secteur.

Plusieurs mesures ont été détaillées jeudi soir :

Encadrement des prix

Première mesure très attendue par les agriculteurs, le gouvernement va imposer aux distributeurs un seuil de revente à perte de 10 % sur les denrées alimentaires (prix en dessous duquel un distributeur ne peut vendre un produit), dans une loi qui sera votée d’ici à la fin du premier semestre 2018, a dit M. Philippe. L’idée est de mettre fin à la « guerre des prix «, responsable notamment de la « pénurie » de beurre il y a quelques mois.

Ce seuil, censé soutenir les producteurs face à la distribution, sera accompagné d’un encadrement des promotions dans les grandes surfaces de vente, et d’une refonte de la contractualisation, qui tiendra compte des coûts de production. Une mesure dont Jacques Creyssel, le président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), se dit « satisfait ».

Le premier ministre a dit que « le gouvernement réunira [it] le groupe de suivi des négociations commerciales en début d’année, pour faire un point précis sur leur déroulement ». « L’engagement de tous les acteurs doit être réel, ce n’est pas le cas aujourd’hui, la charte n’est pas respectée », a pour sa part regretté la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.

Pesticides et agriculture biologique

Concernant les pesticides, et notamment le glyphosate, le calendrier de leur élimination progressive sera précisé « au plus tard » à la fin du premier trimestre 2018, assure le gouvernement. Ce dernier ajoute qu’un plan de développement de l’agriculture biologique sera annoncé à ce moment-là.

Et en matière de développement de l’agriculture biologique, le premier ministre a émis le souhait « que l’on évalue dès maintenant les risques de dérapage budgétaire pour éviter les mauvaises surprises ».