Des parents de victimes de l’accident de Millas ont dénoncé, samedi sur franceinfo, la manière dont ils avaient été pris en charge. Ils exigent des excuses de l’Etat, lui reprochant une mauvaise gestion de l’événement, mettant en avant une succession de maladresses.

L’accident du 14 décembre entre le bus scolaire, qui transportait 23 collégiens, et un TER, sur un passage à niveau à Millas (Pyrénées-Orientales), a fait six morts et plusieurs blessés. Pour cinq d’entre eux, le pronostic vital est toujours engagé.

« Une annonce brutale, sans compassion »

La mère d’Allan ou les parents de Loïc racontent les heures d’attente après l’accident, au collège, dans une salle de Millas, puis à l’hôpital de Perpignan. On annonce à Marjorie et Fabien que Loïc, leur fils, est mort et se trouve à Montpellier. « L’annonce a été brutale, sans compassion », se souvient Marjorie. Tous les deux sortent de la salle effondrés.

« Pas de soutien psychologique, personne ne nous suit, personne ne nous propose de nous amener sur Montpellier à n’importe quelle heure que ce soit. C’est inhumain, c’est inadmissible », dit-elle encore.

Les parents de Loïc évoquent également les messages qu’ils ont reçus après l’accident. « Le lendemain, j’ai reçu un texto qui me disait ’Votre fils Loïc est absent du collège’. Vous imaginez ce qu’on peut ressentir ? », déplore Fabien. Il appelle l’établissement, qui lui promet que l’incident ne se reproduira pas.

« Le lendemain, j’en ai reçu un autre. Quand on a fait la chapelle ardente, le collège venait de nous envoyer le bulletin scolaire de mon fils Loïc. »

« Je veux des excuses »

Fabien attend un geste de l’Etat : « Je veux que le préfet nous reçoive et nous dise : ’On est désolé, on ne s’est pas occupé de vous.’ Je veux des excuses. » Ils veulent que des leçons soient tirées pour améliorer la prise en charge des familles. Ils souhaitent aussi créer une association pour faire face ensemble, notamment dans la procédure judiciaire

Elisabeth Pelsez, déléguée interministérielle à l’aide aux victimes, s’est rendue vendredi à Saint-Féliu-d’Avall, village dont sont originaires toutes les victimes de la catastrophe de Millas, pour leur garantir la « meilleure prise en charge » ainsi qu’à leurs familles, dans la durée. « Ce que nous voulons, c’est qu’il puisse y avoir des réponses à la hauteur des attentes des familles », a ajouté Mme Pelsez soulignant que leurs questions « vont évoluer dans le temps » et « qu’il faudra être en mesure d’y répondre ».