Des gendarmes reconstituent les circonstances de l’accident de Millas, le 19 décembre 2017. / COR / AFP

Trois des six familles endeuillées après la collision la semaine dernière entre un car scolaire et un train à Millas vont se constituer parties civiles. 

« On va se constituer parties civiles, mardi matin, à Marseille, pour avoir accès au dossier et éventuellement demander des investigations complémentaires », a déclaré leur avocate, Jehanne Collard, spécialisée dans la défense des victimes de la route.

Questions sur la conductrice

« Par exemple, si c’est vraiment la conductrice du car [qui est responsable du drame NDLR] je mets ça au conditionnel et qu’elle était vraiment sous l’empire d’antidépresseurs, d’anxiolytiques, je pense que le patron de sa boîte porte une responsabilité. Je pense qu’il faut creuser ça », a dit l’avocate.

« Mais peut-être que le juge lui-même va le faire », a poursuivi Me Jehanne Collard. « Il faut voir exactement ce qu’il y a dans le dossier et éventuellement si le juge ne le fait pas, demander des investigations complémentaires. Mais je pense que les juges sont des juges spécialisés. Je suis persuadée qu’ils feront leur boulot correctement ». Il faut « que les responsabilités soient établies et que (les familles) sachent pourquoi leur enfant est mort », a souligné l’avocate.

Ses clients sont « désespérés » et « s’interrogent parce que la conductrice du car a été mise en examen », pour homicides et blessures involontaires par imprudence, a ajouté l’avocate. « Ce qui veut dire qu’il y aurait contre elle des indices graves tendant à laisser penser qu’elle est passée alors que la barrière [du passage à niveau NDLR] était fermée ou qu’elle était sous l’emprise de médicaments ». « Alors si tout cela est vrai, que fait-elle en liberté ? A l’heure où nous parlons, il y a quand même un nombre d’enfants morts important. Et cela, ils ne comprennent pas », a-t-elle dit.

Le préfet va recevoir les familles

Le préfet des Pyrénées-Orientales s’est exprimé sur BFM : « Il y a dans le deuil des moments de colère et il y a des questionnements qui sont des questionnements légitimes. Je suis là pour apporter les réponses et je les apporterai aux familles que j’ai pris l’engagement de recevoir dans les prochains jours. [...] Je recevrai ces familles, je dialoguerai de manière très approfondie avec elles », a-t-il promis.

L’enquête sur la collision sur un passage à niveau qui a fait, le 14 décembre, six morts et plusieurs blessés, a été confiée à deux magistrats instructeurs du pôle accidents collectifs de Marseille. La vie de certains des blessés est encore en danger.