Le bitcoin est-il une monnaie comme les autres ?
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La menace s’éloigne-t-elle pour la plus célèbre des cryptomonnaies ? Après avoir plongé la semaine passée, jusqu’à perdre 30 % de sa valeur, le bitcoin poursuivait sa reprise, mardi 26 décembre, progressant de quelque 10 %, pour atteindre les 15 000 dollars (12 639 euros).

Star des marchés financiers, la cryptomonnaie a vu sa valeur multipliée par 20 depuis le début de l’année 2017, passant de moins de 1 000 dollars (843 euros) à près de 20 000 dollars (16 851 euros) sur Bitstamp au début décembre. Mais le cours de la cryptomonnaie s’était effondré lundi 18 décembre, atteignant quatre jours plus tard les 13 000 dollars (10 954 euros), affichant sa pire performance hebdomadaire depuis 2013.

Bitcoin : le grand plongeon

Bien malin qui pourrait prédire la valeur du bitcoin au moment où vous lirez ces lignes. La célèbre cryptomonnaie fait preuve d’une formidable volatilité. Ayant débuté l’année 2017 à environ 1 000 dollars, son prix a dépassé les 19 000 dollars il y a quelques jours, pour rechuter violemment sous les 13 000 depuis. Le bitcoin n’a décidément pas la stabilité qu’on attend d’une monnaie de réserve. Et les nuages semblent s’accumuler sur lui. Ainsi, le suédois Emil Oldenburg, cofondateur de la plate-forme d’échange Bitcoin.com, vient de déclarer qu’il s’agit d’une monnaie d’échange « inutile » et qu’il avait vendu tous les siens. Surtout, de plus en plus de liens apparaissent entre la hausse de la monnaie électronique et les attaques de « rançongiciels », ces virus qui paralysent les systèmes informatiques des entreprises avant de demander une rançon.

Une chute violente, qui rappelle à quel point le cours de l’e-devise créée en 2009 est aussi volatil qu’instable. Si certains analystes et investisseurs estiment que la correction de la semaine dernière était naturelle après l’envolée qui l’a précédée, régulateurs de marché et banquiers centraux multiplient les mises en garde.

Israël veut réguler

Les régulateurs estiment en effet que cet emballement spéculatif est susceptible de se dégonfler rapidement, au risque de ruiner les particuliers ayant tenté l’aventure. En outre, la monnaie virtuelle n’a pas de cours légal. Ce qui signifie, concrètement, qu’aucune assurance ou protection juridique ne permet d’être indemnisé en cas de vol.

Le président de l’Autorité israélienne de régulation des marchés financiers (ISA) a ainsi annoncé lundi qu’il proposerait d’interdire de cotation à la Bourse de Tel Aviv les entreprises qui s’appuient sur le bitcoin et d’autres monnaies numériques.

De leur côté, les responsables monétaires et financiers britannique et américain se sont montrés rassurants, estimant que le bitcoin, sur lequel il existe désormais des contrats à terme, ne représente pas une menace pour la stabilité financière. La France a dit de son côté qu’elle demanderait à la présidence du G20 d’organiser un débat lors du sommet d’avril 2018 sur la régulation du bitcoin, qualifié par ses détracteurs de bulle spéculative sur le point d’exploser.