Une ancienne militaire croate, Azra Basic, a été condamnée à quatorze ans de prison pour crimes de guerre, mercredi 27 décembre, par un tribunal de Sarajevo. Il s’agit de la plus lourde peine prononcée contre une femme pour des crimes commis pendant le conflit bosnien des années 1990.

Azra Basic, 58 ans, a été extradée vers la Bosnie fin 2016 par les Etats-Unis, où elle avait émigré après le conflit intercommunautaire bosnien (1992-1995), qui a fait 100 000 morts. Elle a été arrêtée en 2011 à la demande de la justice bosnienne. Jugée depuis janvier, elle a été reconnue coupable de crimes contre des civils serbes détenus en avril 1992 dans la région de la ville de Derventa, au nord.

Des dizaines de femmes en cause

Le juge, Sead Djikic, a souligné « la cruauté particulière de l’inculpée ». Seule ou avec d’autres militaires, elle a notamment torturé une dizaine de détenus, en leur assénant des coups de pied, de poing, de batte de baseball, ou en taillant avec un couteau des croix sur leur peau, notamment « sur le dos » et « sur le front », a raconté le juge. Ces scènes de torture ont eu lieu dans une salle de spectacle où des prisonniers avaient été amenés avant d’être enfermés.

Azra Basic fait partie d’une dizaine de femmes inculpées ou condamnées pour des crimes lors du conflit bosnien. Une vingtaine d’autres feraient l’objet d’enquêtes. Plusieurs centaines d’hommes ont déjà été condamnés pour crimes de guerre.

La plus célèbre des femmes criminelles de guerre reste l’ex-vice-présidente des Serbes de Bosnie, Biljana Plavsic, aujourd’hui âgé de 87 ans. Seule femme jugée devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, fermé en décembre, elle avait été condamnée en 2003 à onze ans de prison, après avoir plaidé coupable.