A la tête de l’Afrique du Sud depuis 2009, Jacob Zuma a démissionné la semaine dernière de la présidence du parti au pouvoir. / Themba Hadebe / AP

La Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud a estimé, vendredi 29 décembre, que le Parlement devait maintenant agir et demander des comptes au président, Jacob Zuma, concernant un scandale de corruption. Le chef de l’Etat est accusé d’avoir fait rénover sa résidence de campagne aux frais du contribuable, pour un montant estimé à quelque 15 millions de dollars.

« L’Assemblée nationale n’a pas demandé des comptes au président », a déclaré le juge de la Cour constitutionnelle, Chris Jafta. « L’échec de l’Assemblée nationale à établir des règles sur la manière de forcer le président à un retrait [] constitue une violation » de la Constitution. La Cour a ordonné aux députés « de mettre en place un mécanisme qui pourrait être utilisé pour la destitution du président de sa charge ». Une mesure qui doit être prise « sans délai » et qui pourrait déboucher sur une procédure de destitution.

Ce scandale a connu son apogée l’an dernier, quand la Cour constitutionnelle a décrété Jacob Zuma coupable d’avoir violé son serment présidentiel en refusant de rembourser. Face aux critiques de l’opinion publique et aux décisions de justice, le président avait finalement accepté de verser 500 000 dollars, une somme fixée par le Trésor.

A la tête de l’Etat depuis 2009, Jacob Zuma a démissionné la semaine dernière de la présidence du parti au pouvoir, l’ANC, après un règne marqué par une série de scandales et de condamnations par les tribunaux. Le jugement de vendredi devrait encore ajouter à la pression qui s’est accumulée sur lui alors qu’il reste en principe président de l’Afrique du Sud jusqu’aux prochaines élections, en 2019.

Afrique du Sud : un ancien syndicaliste devenu millionnaire à la tête de l’ANC
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